Run Cried The Crawling

Crawling down ; From high hopes to the ground ; While trouble sings along
Wind heavy on the ground ; A cloak before the moon ; I guess I've never known ; Someone like you
Falling down ; From high hopes to the ground ; There's no way out

Lorsqu’elle s’était réveillée, Carter avait pendant une seconde oublié l’incident de la veille, une courte seconde de répit pendant laquelle sa vie avait repris son sens habituel. Mais bien rapidement les images et la peine avaient repris une place dominante dans son esprit, elle était tout aussi perturbée ce matin qu’elle l’avait été une bonne partie de la nuit, tournant en rond, pleurant, rageant contre son ex-fiancé, pleurant de nouveau, elle avait finit par s’assoupir se disant que si besoin est, elle se ferait porté pâle pour éviter de devoir se rendre au travail mais après une réflexion un peu plus posé lorsqu’elle avait ouvert les yeux, elle avait décidé de ne pas se laisser prendre à son propre piège et de se bouger, bouger pour ne pas sombrer une fois de plus.

Pour se changer les esprits, elle avait donc décidé d’allez courir au alentours des lacs comme elle avait l’habitude de le faire surtout lorsqu’elle avait l’impression de retomber dans ses travers, la stabilité était un concept bien trop fragile, elle l’avait compris à ses dépends. Elle avait donc tenté de se vider la tête et de se mettre une bonne claque pour ne pas se laisser embarquer dans une situation qu’elle ne se sentait pas capable de gérer dans l’immédiat. La journée avait suivie son cours comme toute les autres, elle s’était rendu au boulot, avait fait ce qu’on attendait d’elle et avait même pris le temps de déjeuner avec un de ses collègue, personne n’aurait pu se douter qu’elle naviguait en eaux troubles. Elle était installée devant son bureau, relisant les fiches d’infos qui lui avaient été transmises dans la matinée lorsque la vibration de son portable se fit entendre contre le bois de la table, à sa grande surprise c’est le nom d’Hunter qui apparaît sur son écran, ce qui n’a pas du arriver depuis pfffu très très longtemps, et elle fut d’autant plus surprise de voir qu’il l’invitait à venir boire un coup, le retour de l’enfant prodige avait bien vite fait le tour de Grayson, ça ne l’étonnait pas beaucoup mais elle restait surprise par la vitesse de commérage de cette putain de ville. Elle ne réfléchie pas beaucoup avant de lui dire qu’elle passerait, elle avait besoin de sortir de chez elle, même si c’était pour se rendre de l’autre côté de la rue, qui plus est, elle savait qu’Hunter ne prendrait pas de pincettes avec elle sur le sujet et elle avait besoin qu’on la secoue un peu.

Quelques heures plus tard, elle avait passé les commandes à l’ingé son, pris sa voiture et avait filer direction Grayson, en jeune femme responsable et pour ne pas trop inquiéter son père dans les circonstances actuelles, elle avait fait un saut chez eux, pour lui préparer un truc à manger et lui dire qu’elle passait la soirée en face, il avait acquiescer sans vraiment argumenter, peut être préférait t-il la voir souffler un peu en dehors de la maison ou peut être voulait t-il simplement avoir un peu plus de temps pour lui. Toujours est-il qu’elle alla l’embrasser, lui souffla un merci au creux de l’oreille en référence à la soirée de la veille et attrapa ses clopes et son portable pour filer chez Hunter.

C’est durant les quelques secondes que lui prenne le trajet pour se rendre chez lui qu’elle se demande si l’idée est judicieuse, après tout leurs deux dernières rencontres se sont révélées être un fiasco totale et c’était la dernière chose dont elle avait besoin en ce moment, elle pris une profonde inspiration et fit les quelques pas qui la séparait de la porte d’entrée d’Hunter, après tout est ce que ça pouvait vraiment être pire ? La porte s’ouvrit rapidement après qu’elle eu frappé « Salut », « J’allais commencer sans toi » lui lança t-il avant de l’inviter à entrer, deux bières à la main, ce qu’elle fit sans se faire prier, le salon avait bien meilleur mine que la dernière fois qu’elle y avait mis les pieds et il avait même pris soin de disposer quelques trucs à manger sur la table. Cette journée était décidemment pleine de surprise.

Elle ôta sa veste et la posa sur le dos du sofa. Elle ne savait pas trop quoi lui dire, ce qui ne lui ressemblait vraiment pas beaucoup pour le coups alors elle décida de briser directement la glace, au moins ce serait chose faite.« Merci de m’avoir invité. » elle laissa échapper un soupir « Une bière et une bonne engueulade, y a rien de tel pour se remettre sur pieds. » elle avait dit ça sur ton plutôt amicale et avait ponctué sa phrase d’un grand et sincère sourire, elle n’avait pas vraiment envie de provoquer une réel dispute alors elle limitait son abus de sarcasme.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

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Il essaye de dissimuler son stress, mais ce n’est pas quelque chose qu’il a l’habitude de faire. Il n’a jamais été très doué pour cacher ses sentiments et jouer la comédie… Il est plutôt du genre à s’écouter et à réagir à l’instinct, suivant ses désirs et besoins et tâchant d’y répondre au plus. C’est ce genre de comportement qui lui attire d’ailleurs tant de problèmes, mais les habitudes ont la vie dures. Quand il est énervé : il cogne. Quand il a faim, il se sert et mange, que ce soit le moment ou pas. Quand il veut quelque chose, le mécanicien le prend, que ce soit à lui ou non.
Ca ne fait pas de lui quelqu’un de mauvais, du moins le pense-t-il. C’est juste qu’il a eu l’habitude de se débrouiller très tôt et a dû apprendre à se préserver. S’il avait compté sur Helen pour le nourrir ou veiller sur lui, il serait mort, c’est aussi simple que ça.
Hunter ne veut pas qu’Hadley réalise qu’il est gêné par cette situation mais il sait qu’il n’arrivera pas à le lui cacher.  

« Merci de m’avoir invité. Une bière et une bonne engueulade, y a rien de tel pour se remettre sur pieds. »
« C’est exactement c’que j’me suis dis. Tiens, j’peux déjà t’offrir la bière. »
Il ne cherche pas à lui sourire. Il sait à quoi ça ressemblerait. Rien de bien glorieux…
Hadley attrape la bière qu’il lui tend et il va se laisser tomber sur le sofa où elle l’a aidé à s’installer quelques jours plus tôt, histoire de lui signaler qu’elle peut faire de même si ça lui chante. Hunter décapsule sa boisson sur le bord de la table déjà bien abimée par ce genre de procédé, et propose à la brune de faire de même avec la sienne.  
Une fois leurs deux bières ouvertes et prêtes à être consommées, le garagiste porte la sienne à ses lèvres et en avale une gorgée, avant de réaliser qu’il a peut-être sauté une étape.
« Hem… tu voulais pas trinquer à nos vie d’merde j’espère » grimace-t-il avant de réaliser que cette réplique est certainement totalement déplacé. « Désolé… »

Il avale une nouvelle gorgée de sa bière, espérant noyer sa bêtise congénitale. Hunter n’est pas doué pour cacher ses émotions et il est totalement irrécupérable quand il s’agit de mener une conversation. Surtout lorsqu’il s’agit d’une conversation de ce genre : sérieuse et censé réconforter une autre personne. Une personne qu’il apprécie qui plus est…
Matt a été son meilleur professeur, le souci étant que Carter l’a connu aussi et qu’il place la barre très haut. Peut-être un peu trop d’ailleurs.
La tête basse, ses coudes appuyée sur ses genoux, Hunter finit par reprendre la parole sans oser croiser le regard de son interlocutrice dans un premier temps.
« Tu veux aborder les sujets qui fâchent tout de suite ou attendre d’être plus imbibée pour ça ? …Ou bien on peut aussi ne pas parler du tout de la manière dont tu t’sens… »

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Heureusement Hunter la connaît suffisamment bien pour ne pas prendre tout ce qu’elle dit au premier degré, il rétorque donc sur un ton similaire et lui propose une bière, qu’il prend tout d’abord soin de lui ouvrir à grand renfort de table, efficace il faut le dire mais pas forcément la méthode qu’elle aurait choisie, cela lui tire un sourire, du Hunter tout craché. A peine servie, à peine consommée, Carter se cale au fond du sofa prête à noyer ses idées quand Hunter l’interromps dans son geste.
« Hem… tu voulais pas trinquer à nos vie d’merde j’espère » lui balance t-il tout naturellement enchainant bien rapidement avec des excuses ce qui la fait rire, il a pas vraiment l’air à son aise et elle trouve ça plutôt mignon qu’il essaye de prendre des gants avec elle, il faut dire que c’est pas vraiment le style de l’énergumène et que jusqu’ici il n’avait pas vraiment fait l’effort ou tout du moins n'avait pas eu à le faire.

« T’en fait pas va, y aura certainement un tas d’autre bières pour trinquer à ça ! » Elle avala une gorgée de bière, elle ne savait pas trop quoi faire pour détendre un peu Hunter, à part l’encourager à boire plus rapidement ce qui au vu de leurs dernières expériences n’était pas forcément une idée de choix et autant dire qu’il n’y a pas grand chose de comment dire neutre ou marrant qui se soit passée pour elle ces derniers temps.  Elle s’éclaircit la gorge espérant que cela lui donnerait une quelconque inspiration mais c’est Hunter qui prend la parole avant elle, plus direct qu’elle, il lui demande directement si elle veut parler tout de suite des choses qui fâchent, choses qu’ils finiront probablement par abordé à un moment ou à un autre, restait à savoir si elle préférait le faire sobre ou non. Et la réponse à cette question, elle n’en était pas sûre, elle était pas si maso mais en même temps, fallait vraiment que quelqu’un lui remette les pendules à l’heure et lui remette en tête que Dorian Spelling était un connard de première et les deux seules personnes qui étaient le mieux placées pour ça étaient très certainement Hunter et Lizzy, Hunter s’était simplement présenté le premier, alors allons-y et cette fois ci hors de question de pleurer.

Elle soupira « Ba autant en venir au fait et l’oublier après avec ça. » lui répondit t-elle en levant sa bouteille de bière persuader cependant qu’il lui en faudrait certainement bien plus. « Pour commencer Dorian est un putain d’enfoiré égocentrique et je ne suis qu’un gamine stupide qu’a pas été foutue de garder son sang froid ni même de mettre ce connard dehors. » Elle secoua la tête, comme pour signifier à quel point elle se trouvait pathétique « J’ai toujours eu un caractère de merde et t’avise pas d’acquiescer ça Pendleton, et là il se pointe et qu’est ce que je fait, je chiale…sans déconner, tu le crois ça ? » Elle porta de nouveau la bouteille à ses lèvres, elle passait sans doute pour une idiote mais c’était peut-être ce qu’elle était au finale une putain de gamine qui était pas foutue de tourner la page sur une histoire d’amour qui datait d’il y a cinq ans, tout a fait le genre de personne qu’elle mépriserait aux premiers abords mais c'était comme ça, elle n'avait pas toujours le contrôle sur tout, elle n'avait peut être pas toujours pris les bonnes décisions et il était clair qu'elle avait encore de nombreuses choses à apprendre de la vie, elle espérait cependant qu'elles ne seraient pas toute aussi difficiles à encaisser.

« Pathétique hein ! »

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Ca l’aurait sacrément bien arrangé qu’elle préfère ne pas parler de tout ça et qu’il puisse éviter le sujet indéfiniment. Sauf que du coup, sa démarche de l’inviter à boire un coup n’aurait plus rimé à grand chose… Parce qu’il n’est pas franchement l’être le plus capable lorsqu’il s’agit de détendre une ambiance ou changer les idées de qui que ce soit. Il a trop de choses en tête pour se risquer à jeter un œil dans celle des autres.  

Hunter s’installe dans le fond de son sofa, s’affaissant sur le dossier recouvert d’un plaid. Mieux vaut qu’il se mette à l’aise parce que ça pourrait durer un moment. Il n’a pas parlé à Hadley de Dorian depuis… Eh bien al dernière fois, Matt était encore ici et il s’était contenté de rester à la porte pendant que son frère s’occupait de la partie consolation. Il avait finit par être trop mal à l’aise et foutre le camp sans prévenir personne, en douce. Matt ne le lui avait pas reproché et Hadley n’avait certainement rien du remarquer alors…
Bref, elle doit avoir un tas de choses à dire aujourd’hui et il a eu l’air d’être demandeur alors maintenant : il est temps d’assumer et d’écouter. Tant qu’elle ne lui demande pas d’en tirer des conclusions et de lui donner des conseils, il est tranquille. Et visiblement, Carter n’a aucun mal à se confier à lui. Elle lui confie des trucs même sacrément personnels qui l’indispose un peu. Manquerait plus qu’elle recommence à chialer, il serait bien tien…

L’avantage de la situation de la jeune femme (si bien sûr on peut ne parler en ces termes) c’est qu’il peut plus ou moins s’y identifier, avoir un point de repère pour ne pas commettre de bavure trop importante. L’amour de sa vie n’a pas mis les voiles, c’est sa mère qui l’a fait. Tout comme celle de Matt et Hadley finalement... Cette fille a décidément la poisse. Peut-être même plus encore que lui. Mais il sait que ça fait partie des choses dont on ne parle pas à une personne en détresse.
Il sait aussi que quand une personne à laquelle on tient s’insulte devant vous, il est de rigueur de nier et de lui assurer qu’elle n’est pas si moche/pathétique/stupide/rayez la mention inutile, que ça.

« Nan, j’crois pas qu’ça fasse de toi quelqu’un d’pathétique » répond-t-il après une gorgée de sa bière, sans trop oser croiser le regard de la brune. Ce sera certainement le cas durant toute leur conversation. C’est plus simple à assumer de cette manière. « Ca fait juste de toi quelqu’un d’humain. Puis parfois on chiale parce qu’on est énervé. Ma grand-mère chialait toujours en s’énervant sur sa vaisselle et en f'sant l'ménage. J’l’entendais jurer comme un charretier… Pas parce qu'elle aimait pas faire...ces trucs c'est juste... Quand quelque chose l'énervait, ça la détendait d'faire ça mais elle pleurait, tu vois ?... Enfin ça veut juste dire que ça t’touche, c’est pas grave. »
Mieux vaut enchainer avant qu'il fasse une attaque.
« Et il a dit quoi du coup ? ‘fin c’quoi son excuse pour s’êt’ tiré comme un connard si longtemps ? »  

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L’ambiance n’était pas particulièrement détendue dans le salon, ce qui était relativement compréhensible, Hunter et Carter n’étaient pas le genre de personne à déblatérer sur la vie, leurs problèmes et tout ce qui allait avec, enfin surtout Hunter. A vrai dire, la jeune femme devait avouer qu’elle n’en connaissait pas autant sur lui qu’il n’en connaissait sur elle, il avait toujours été le gamin d’en face, le pote de son frère alors oui elle connaissait son histoire en surface parce qu’elle avait écouté, vu et entendu beaucoup de choses de par son frère et de part Hunter lui même mais jamais ils n’avaient discuté de choses privés ensemble, c’était un peu étrange de se retrouver comme ça, chez lui autour d’une bière sans Matt pour faire l’imbécile dans un coin où pour raconter une de ses anecdotes dont tout le monde se fout mais ce soir ce n’est pas vraiment vers son frère que ses pensées se dirigeait.

Elle n’avait pas vraiment envie de plomber l’ambiance plus que de mesure, elle ne voulait pas se sentir mal à l’aise et encore moins que son voisin ne se sente embarrassé ou gêné par sa présence ou par ce qu’elle pouvait bien lui raconter. Cela demanderait probablement un peu de temps pour que ca leurs semblent un peu plus naturel mais d’un autre côté c’est lui qui l’avait invité à venir, c’est lui qui avait cherché à s’assurer qu’elle allait bien, ce qui était tout à son honneur et qu’elle appréciait particulièrement venant de lui, et puis, si ils survivaient à une soirée faite de pleurnichage et de regrets alors la suite devraient se révéler bien plus facile.

« Nan, j’crois pas qu’ça fasse de toi quelqu’un d’pathétique »
Vraiment ? Parce que c’était exactement l’image d’elle même qu’elle se représentait en repensant à la soirée de la veille, elle aurait de loin préféré jouer les indifférentes, le rembarrer en bon et du forme et passer à autre chose, même si ce n’était qu’en apparence parce qu’elle ne voulait pas lui donner cette satisfaction, elle ne voulait pas qu’il pense qu’elle en avait encore quelque chose à faire de lui et plus que tout elle aurait voulu lui jeter dans la figure à quel point elle avait dépassé tout ça et tourner la page mais elle n’avait réussie qu’à lui prouver tout le contraire en perdant le contrôle d’elle même. L’anecdote qui lui présenta concernant sa grand-mère la fit rire, elle se rappelait bien d’elle, c’était une femme charmante, l’image même qu’on pouvait avoir de la grand mère bienveillante et pourtant le portrait qu’il venait d’en faire ne la surprenait pas beaucoup, elle avait l’air d’avoir une sacré personnalité cette bonne femme. Elle avala une longue gorgée de plus et s’affala un peu plus, les pieds appuyés contre le pied de la table basse.  « Hum » acquiesça t-elle rapidement. Ouai…ca la touchait c’était bien ça le problème, pourquoi ne pouvait t-elle pas simplement le détester, pourquoi ne pouvait t-elle pas trouver quelqu’un avec qui construire quelque chose de vrai et de stable ? En cinq ans tout ce qu’elle avait réussi à faire s’était d’enchainer les histoires sans lendemains, ce qui ne lui apportait pas grand chose au final à part du bon temps mais c’était une autre histoire.

Le regard toujours positionné ailleurs que sur elle, Hunter s’aventura à lui demander LA grande question qui était probablement sur les lèvres de pas mal de monde en ville, pourquoi il s’était barré comme un voleur ? Et évidemment la communauté devait s’imaginer qu’elle serait une des premières à le savoir…Faux, elle serait probablement la dernière à ce stade. Elle descendit une rasade de plus avant d’essayer de répondre à sa question.

« Ba écoute si t’arrive à le savoir tu m’le dira ! » Elle émet un sourire un peu moqueur. « Non seulement il débarque chez moi, mon père est décidément trop gentil mais, en plus il refuse de me dire pourquoi il s’est tiré…et il a LE culot de me demander de le pardonner…Pfff sérieusement je suis vraiment censé sourire et lui dire que c’est pas grave ? » Carter secoua la tête en signe de découragement « Mon seul réconfort c’est de me dire que j’aurai au moins eu l’occaz de lui mettre ma main dans la gueule et encore c’est pas suffisant si tu veut mon avis. »  

Le regard d’Hunter continuait de la fuir et cela la contrariait un peu, elle avait l’impression de le souler alors que ça ne faisait pas longtemps qu’elle avait débarqué, après tout qu’est ce qu’il pouvait en avoir à foutre de ses histoires de couple surtout qu’ils n’étaient même pas un couple cela rendait tout ça encore plus stérile et puéril à ses yeux. Elle avait les yeux rivé sur sa bouteille de bière et faisait glisser ses doigts sur le goulot comme pour se concentrer.

« T’est pas obligé de faire ça Hunter tu sait… » lui dit t-elle gentiment en relevant la tête.

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« J’sais mais… Enfin c’pas que j’en ai spécialement envie parce que… C’est pas mon truc et…ça m’fout très mal à l’aise de faire ça » avoue-t-il en osant enfin plonger son regard azuré dans celui de son invitée « mais j’sais qu’il faut que j’le fasse. J’me suis pas vraiment posé la question en fait, si j’avais envie ou pas, j’l’ai juste fait. J’t’ai envoyé c’message et voilà. Alors maintenant… On va aller au bout du truc et si c’est c’que tu veux, on conclura ça en allant faire cramer la voiture de ce p’tit trou du cul d’Spelling. »
Là dessus, il lui adresse un sourire franc. Un de ces sourires en coin à la Hunter Pendleton qui, il le sait parfaitement, font craquer les filles qu’il s’essaye de temps à autre à ramasser dans les bars. Il paraît que sa mère avait le même.  
Le grand blond finit ceci dit par le ravaler avant de tiquer d’agacement et de porter sa bière à ses lèvres en marmonnant.
« J’ai jamais pu l’sentir ce type. »

Et il ne dit pas ça uniquement pour remonter le moral d’Hadley ou lui faire croire qu’il est de son côté : c’est un fait. Il n’a jamais pu piffrer Dorian Spelling. Peut-être par jalousie, peut-être simplement parce que c’est un gosse pourri gâté qui lui a toujours apparut comme capricieux et trop plein d’assurance. Le genre de mec qui sait qu’il plait, sait qu’il ira loin et qui vous regarde de haut ou avec pitié, même sans le vouloir. Il dégage quelque chose qui l’a toujours fait sentir comme un parfait imbécile et Hunter n’a évidemment jamais apprécié.
« Ca m’étonne pas qu’il t’ai traitée comme ça. J’veux dire… débarquer comme si t’allait forcément retomber dans ses bras. Ca a du lui faire tout drôle à c'connard qu'tu lui foutes ta main dans la tronche ! J’aurai bien aimé voir ça j’crois ! Ouais, putain, j'aurai payé... »
Là encore, il sourit. Mais cette fois, son sourire est un peu malsain et ne donnerait pas envie à qui que ce soit de venir partager son lit, au contraire. Hunter s’en rend compte assez rapidement et jette un rapide coup d’œil en direction d’Hadley, comme s’il venait de se souvenir de sa présence.
« Désolé, j’devrai pt’être pas parler comme ça… ‘fin c’était ton mec et tout ça, j’veux dire…vous avez quand même partagé des trucs cool à une époque et tout ça… »

Il repose son regard bleuté sur sa bière et son expression se fait plus pensive.
« Si… Enfin si jamais t’avais envie de r’commencer et…d’lui donner une seconde chance… Personne se foutrait d’ta gueule, Hadley. Pas moi en tout cas. »
Il ne sait pas trop pourquoi il lui dit ça. Enfin si , il le sait. C’est parce que l’espace de quelques secondes, il s’est demandé ce qu’il ferait si helen frappait tout à coup à a sa porte. Hunter sait qu’il lui donnerait une seconde chance. Ou une dix-huitième dans son cas…

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Elle a envie de lui dire que quoi qu’il se croit obligé de faire ce n’est pas le cas, qu’il n’a pas besoin de s’infliger une écoute ou une histoire qui ne l’intéresse pas ou qu’il se sent gêné d’écouter parce que ce n’est pas de cette façon qu’elle envisage ses relations ou même ses confidences, parce que quoi qu’on en dise et quoi qu’on en pense, c’est elle qui se livre, c’est elle qui en racontant son histoire se montre sous un jour peu reluisant et peu glorieux, c’est l’image qu’elle s’est forgée qu’elle laisse sur le côté pour ne montrer que ce qu’elle déteste chez elle. Alors si quelqu’un devrait être gêné c’est elle, pas lui, elle ne veut pas nécessairement lui infliger ça mais malgré tout, elle a besoin de dire ses choses à quelqu’un qu’elle sait ne donne pas dans le jugement et c’est une qualité qu’elle à toujours apprécié chez Hunter.

C’est donc bien ce qu’elle craignait il se sentait obligé d’une certaine façon de l’écouter. Pourquoi ? Parce qu’il s’était mal comporté avec elle ? Parce qu’il s’était retrouvé dans une impasse après ce sms ? Ou parce que lui aussi pensait tout comme elle qu’ils pouvaient vraiment être amis ? La chute de son explication eue au moins le mérite de vraiment la faire rire, elle n’avait pas pensé à ce genre de petite vengeance mais sur le papier et à ce moment là, ça lui semblait presque une bonne idée même si dans son esprit c’est quelque chose de bien plus vicieux qu’elle aimerait lui faire subir, quelque chose qui soit plus douloureux qu’une voiture réduite en cendres, elle voulait qu’il ai aussi mal qu’elle, ne serait-ce pas un juste retour des choses après tout ? Le sourire qu’il lui adressa prolongea le sien, elle n’avait pas vu ce Hunter là depuis bien longtemps il lui semblait, aussi cela eu le mérite de la détendre un peu, il prenait une allure tout à fait différente quand il souriait, elle ne saurait la décrire très exactement mais elle se rappelait un peu plus pourquoi elle avait eu un énorme crush sur lui quand elle était gamine.

« J’ai jamais pu l’sentir ce type. »

Elle acquiesça d’un signe de tête, finalement il n’avait pas eu tort sur ses impressions, le temps l’avait montré sous son véritable jour, celui que Carter, elle, n’avait jamais su voir, trop aveuglé par la confiance qu’elle avait en lui et l’amour qu’elle lui portait qui ne lui laissait voir que ce qu’elle avait envie de voir. Il avait continué sur cette lancée, ce qu’il disait faisait son chemin dans sa tête et elle commençait à se dire que peut être qu’elle devait arrêter de se blâmer pour son comportement, ses réactions, ses sentiments parce qu’au final Hunter avait raison ce n’était pas elle la fautive dans l’histoire, c’est lui qui était venu pensant à tort qu’elle ne ferait rien d’autre que de retomber dans ses bras, pouvait t-on vraiment reprocher à la jeune fille d’être dévasté par le retour de celui en qui elle avait placé tout ses projets et tout ce qu’elle avait et qui n’avait pas su lui rendre ce qu’elle lui avait gracieusement offert ?

« La prochaine fois, je m’assurerais que tu soit au premier rang ! »
Il avait terminé sa réflexion par un sourire un peu malsain mais ce n’est pas forcément elle qui s’en offusquerai pas maintenant en tout cas, mais, lui avait du s’en repentir un peu puisque malgré l’encouragement récent de Carter il s’était excusé de parler de lui de la sorte et même si oui ils avaient partagé des trucs comme ils disait, non en réalité ils avaient partagé bien plus que ça, ils avaient absolument tout partagé, non encore une fois la formulation n’était pas la bonne, ELLE avait tout partagé avec lui, Dorian visiblement n’avait pas été aussi généreux avec elle, ne lui laissant percevoir que ce qu’il voulait bien, elle ne savait même plus très bien ce qui avait été réel dans leurs relation.

« Nan t’excuse pas il l’a mérité, je devrait ptête même plus pensé comme ça, je continue à me reprocher beaucoup de choses alors qu’au final, je suis pas le problème, c’est compliqué à expliquer, je veut pas t’imposer ça Hunter vraiment, je veut dire c’est gentil mais… »

Elle se donna un peu plus de contenance en avalant une gorgée de bière.

« Je sais pas, c’est la merde, personne nous met en garde contre ce genre de chose, je sais pas ce que je suis censé faire… »

Elle s’attend à bien des réponses mais pas vraiment à ce qui suit, Hunter les yeux rivés sur sa bouteille, lui tient le seul discours qu’elle n’aurait pas pensé entendre, de qui que ce soit d’ailleurs.

« Si… Enfin si jamais t’avais envie de r’commencer et…d’lui donner une seconde chance… Personne se foutrait d’ta gueule, Hadley. Pas moi en tout cas. » Elle se trouve un peu démunie à dire vrai devant ses paroles parce que tout ce qu’elle à pu entendre depuis cinq ans c’est à quel point IL ne l’a méritait pas, Il n’était pas assez bien, IL ne valait pas le coup, IL ne valait pas ses larmes mais personne ne s’était jamais demandé si ELLE n’était pas prête à comprendre, à fermer les yeux, pour la simple et unique raison qu’elle était amoureuse de lui et que contre ça elle ne pouvait pas faire grand chose. Mais malgré tout le discours que le monde entier lui avait tenu avait fait son chemin, elle s’était persuader que non elle ne devait pas retomber dans ses bras sous aucun prétexte que ce soit et cela avait été on ne peut plus facile à mettre en action tant qu’il n’était pas là, aujourd’hui elle voyait les choses un peu différemment.

« Le problème Hunter c’est que je sais pas…je sais pas ce que je ressens, enfin si trop de choses et j’arrive pas à savoir ce que je veux, la seule chose que je sais c’est que je veux pas risquer d’avoir de nouveau aussi mal… »

C’est sur ses mots qu’elle termina sa bouteille avant de se redresser pour la poser sur la table.

« Ba alors tu sirotes ou quoi ?»

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Il laisse échapper une exclamation dédaigneuse lorsqu’elle lui lâche que personne ne les met en garde contre ce genre de plan foireux. Il ne peut qu’acquiescer. Il ne se sent pas les épaules d’affronter quoi que ce soit…
Il n’a pas été préparé à subir les crises de sa mère, que ce soit ses hauts ou ses bas. Personne ne lui a appris comment réagir quand elle le réveillait au milieu de la nuit pour aller faire la fête il ne savait où, ou quand elle se mettait à pleurer et menaçait de se tailler les veines alors qu’il n’était même pas en âge de comprendre ce qu’être mort voulait réellement dire.
Personne ne lui a dit comment réagir face à un abandon ou face à la mort d’un ami proche non plus. Même si finalement les deux lui paraissent réellement similaires. Matt les a abandonné tous autant qu’ils sont. Il a pris sa voiture et elle a terminé dans un arbre. Hunter s’est demandé des dizaines, des centaines de fois, si l’accident en était vraiment un ou si…
Mais ça ne sert à rien de penser à ça maintenant. Ils est là pour Hadley, c’est sur elle qu’il doit rester concentrer, pour l’aider à aller mieux ou au moins, à exprimer ses sentiments et se décharger d’un poids.

« Le problème Hunter c’est que je sais pas…je sais pas ce que je ressens, enfin si trop de choses et j’arrive pas à savoir ce que je veux, la seule chose que je sais c’est que je veux pas risquer d’avoir de nouveau aussi mal… »
Ouais… Ca il peut aisément le comprendre.
« Ba alors tu sirotes ou quoi ?»
« Hein ? …Ah, ouais. »
Il esquisse un sourire un peu tendu et porte sa bière à ses lèvres pour en avaler une longue gorgée.
« J’vais t’en chercher une autre, bouge pas. Mes grands-parents m’en voudraient d’laisser une invitée mourir de soif sous leur toit… »
Sur ces mots, il se lève et se dirige vers la cuisine en terminant de boire sa bière. Il voudrait quelque chose de plus fort mais ce n’est pas le bon moment. Il se contente donc de déposer le cadavre de sa bouteille de verre dans l’évier puis ouvre le réfrigérateur pour refaire le plein et retourner au salon où Hadley l’a attendu.
Elle a l’air à bout. Ses yeux sont enfoncés dans son visage trop pâle et sa posture laisse sous entendre qu’elle ploie sous une charge trop lourde pour ses frêles épaules. N’importe qui aurait l’air aussi fatigué et désespéré à sa place…

« Voilà » lui sourit-il après s’être rassis à sa place et avoir décapsuler sa bière. « Elizabeth m’a dit que c’est celle-ci qu’tu préférais. »
Une façon comme une autre de détendre un peu l’ambiance avant de retourner à un sujet plus sérieux. Ce qui arrive un peu trop rapidement au goût du grand blond.  
« J’ai pas envie d’te dire quoi faire. D’jà parce que j’en sais foutrement rien, puis c’pas mon rôle t’façon. T’as l’temps d’y réfléchir… Il t’a pas filé un ultimatum ou une connerie d’ce genre au moins ? Il est là pour de bon ou c’est juste…une visite de courtoisie par rapport à la mort d’son paternel et tout ça ? » se renseigne-t-il, marchant sur des œufs.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Run Cried The Crawling

Crawling down ; From high hopes to the ground ; While trouble sings along
Wind heavy on the ground ; A cloak before the moon ; I guess I've never known ; Someone like you
Falling down ; From high hopes to the ground ; There's no way out

Hunter semble particulièrement réagir lorsqu’elle évoque le fait que personne ne leurs a jamais appris à gérer des situations pareils, on leurs dresse toujours le portrait d’une vie sans réel anicroches, une vie toute tracé où un gamin n’est certainement pas censé se retrouver face à des situations pareils et elle sait pertinemment qu’Hunter est plutôt bien placé pour comprendre ce principe, il a quand même traversé des trucs bien pourris, d’abord sa mère qui à ce qu’on dit dans le coin avait un sérieux problème et lui en a fait bavé avant de finir par laisser son gamin de côté, au final elle s’était toujours dit qu’a défaut d’avoir perdue la sienne, elle avait au moins eu la chance si l’on puis dire d’avoir une vrai mère pendant les six premières années de sa vie et surtout d’avoir ainsi pu en conserver de jolies souvenirs et puis il lui restait toujours son père même si il était difficile de pouvoir se reposer sur lui depuis la disparition de son frère aîné. Hunter n’avait même plus ses grands-parents, la seule famille qu’elle ne lui ai jamais connu. Ouai ils devaient l’un comme l’autre faire partie de ses pauvres âmes que la chance avait su épargné toute leurs vie, un vrai exemple de tout ce que l’on souhaite voir arriver à tout le monde sauf à soi.

Elle semble le rappeler à la réalité quand elle lui demande si il s’endort sur sa bière, après tout il lui avait vendu cette soirée en lui proposant de boire, et là tout de suite c’est exactement ce dont elle avait envie, boire, extérioriser et se changer un peu les idées. Il finit donc rapidement la bière qui lui reste en se levant pour leurs apporter de quoi entamer le deuxième round tandis qu’elle se laissait retomber dans le fond du sofa en ayant tout de même pris le temps d’attraper un crackers qu’elle grignote nonchalamment en attendant qu’Hunter se ramène.
« Voilà…Elizabeth m’a dit que c’est celle-ci qu’tu préférais. »
Elle lui décrocha un sourire interrogateur
« Merci…attend t’a été demandé à Lizzy ce que je buvait ? C’est adorable, tu m'étonne tous les jours un peu plus Pendleton ! »
Elle était touchée du geste, en vérité elle était touchée de tous les efforts qu’Hunter avait mis en place pour elle, bon pas comme si elle avait un manque d’effort à se reprocher vu tout ceux qu’elle avait fait pour l’aider deux jours auparavant mais tout de même elle était agréablement surprise. Son sourire s’effaça cependant lentement lorsqu’il émit une réaction au discours qu’elle lui avait tenu avant qu’il aille faire un tour à la cuisine.

Oui elle avait du temps mais elle avait peur de rester dans cet état d’indécisions et de flou, c’était assez oppressant et pas vraiment sain alors même si elle savait qu’elle n’était pas au bout de ses peines, elle voulait se débarrasser de ce poids qui pesait sur sa poitrine et l’empêchait de respirer. « Ouai mais je veut pas rester comme ça, j’ai peur de me noyer… » Et il ne reste pas grand monde pour me sortir la tête de l’eau…mais ca elle ne l’ajoute pas parce qu’elle ne veut pas qu’il pense qu’elle compte sur lui pour ça parce qu’elle ne veut l’imposer à personne, trop de gens ont déjà donné trop de temps pour elle. « Non, enfin il m’a bien fait comprendre qu’il n’allait pas abandonné si facilement et…enfin Dorian à toujours eu le chic pour obtenir ce qu’il voulait… jt’apprend rien tu nous a connue ensemble.» et elle a toujours eu la faiblesse de lui céder beaucoup de chose… même si dans leurs couple c’était bien souvent Dorian qui avait à faire avec le caractère difficile de sa copine, il ne s’en était jamais plains ceci dit, Carter avait toujours pensé que c’est ce qu’il aimait le plus chez elle mais encore une fois, elle n’était aujourd’hui plus sûr de rien.

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« J’ai pas demandé » se défend Hunter, un peu bougon « c’est juste que j’hésitais et elle s’est ramenée puis voilà, elle m’a dit que ça t’aimait bien alors j’les ai achetées. »
Il n’a pas non plus envie qu’elle ait l’impression qu’il s’est pris la tête pour elle. C’est le cas mais il n’a pas la moindre envie qu’elle s’en rende compte. Au cas où elle s’habituerait…

Son honneur plus ou moins sauf, il lui fat à présent se soucier un minimum de celui de Carter. Il n’a pas tellement envie de la voir retomber dans les bras de Dorian Spelling. Ce gars est bizarre et encore plus instable que lui malgré les apparences. Qui sait ce qu’il a été foutre pendant ces cinq années à Pétaouchnok en plus ? Il a pu choper tout un tas de maladies vénériennes déguelasses qu’il va tenter de refiler à Hadley. Il est peut-être devenu un tueur en série recherché par Interpol ou… Ouais, bon, sans doute que non. N’empêche qu’il a intérêt d’arrêter ses conneries et de fournir un emploi du temps détaillé de ces dernières années s’il veut espérer avoir droit d’approcher sa belle. Hors de question qu’Hunter le laisse faire autrement.
« Ouais. Bah sa Majesté va devoir apprendre à être un peu frustré, j’te l’dis tout net » grogne-t-il en avalant une bonne gorgée de bière, avant d’essuyer ses lèvres d’un revers de la main. « Il est pas question qu’il se repointe comme ça et qu’il mette ses sales pattes que quoi que ce soit ou qui que ce soit comme si de rien était. Il se prend pour qui au juste ? Y a un nouveau shérif en ville, il a plus tous les passes droits grâce à la réputation d’papa. »

Il est un peu mal placé pour dire des choses pareilles en réalité, et  le mécanicien le sait parfaitement. Après tout, lui aussi a abandonné Hadley pendant près d’un an, et il a été bien content que les choses soient si faciles pour lui. Elle lui a réouvert sa porte en moins de deux et il n’a pas perdu de temps pour se glisser dans l’entrebâillement et pour retrouver sa place… Une place peut-être même plus importante. Du temps où Matt était en vie, jamais il n’aurait organisé une soirée comme celle-la.
« Enfin en tout cas, il pourra pas t’avoir toi sans une bonne excuse… » tempère un peu Hunter, le regard de nouveau plus fuyant. « Pt’être que j’irai lui d’mander une p’tite explication moi, si ça t'chante... Et p'is si t’as b’soin que j’t’attache pour éviter de faire de la merde, hésite pas. J’ai d’la corde. Et d’la bière » sourit le mécanicien en levant la sienne avant d’y boire.

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Carter ne dit rien lorsqu’il se défend d’avoir été se renseigner auprès de Lizzy même si elle sait que c’est probablement un minimum le cas, elle reste donc accroché à son sourire en silence.  La conversation faisant doucement son chemin, une minutes plus tard, lorsqu’elle lui dit que Dorian lui à laissé comprendre de façon plutôt claire, qu’il ne se contenterait pas du fiasco de la veille et qu’il reviendrait à la charge, répondant par la même à sa question sur les projets du fils du shérif de rester à Grayson de façon plus ou moins définitive, il ne semble effectivement pas plus surpris que ça. « Ouais. Bah sa Majesté va devoir apprendre à être un peu frustré, j’te l’dis tout net »

Sourire. La suite allait dans le même sens, pour peu elle aurait eu l’impression d’entendre son frère, c’est exactement le genre de chose qu’il lui aurait sortie enfin non sans avoir été casser la gueule de son ex avec Hunter au préalable. Sourire. C’était une bonne question, il se prenait pour le gamin pourrie gâté qu’il avait toujours été sans doute, enfin ce n’était pas tout à fait vrai, il fallait le reconnaître  Dorian n’avait jamais vraiment abusé du statut de son père parce qu’il n’en avait jamais vraiment eu besoin, c’était un gamin que la plupart des gens appréciait, un gamin qui trouvait toujours d’autre moyens d’arriver à ses fins par lui même, de la ressource il n’en manquait certainement pas. « Enfin en tout cas, il pourra pas t’avoir toi sans une bonne excuse… »

Sourire. Non il ne pourra pas l’avoir sans une bonne excuse, quelque chose qui tienne la route, quelque chose qui justifie cinq putains d’années, quelque chose dont elle doute de la possibilité. « Je pense qu’il a oublié que le monde avait continué de tourner pendant ces cinq ans…je lui faciliterais pas la tâche, tu peut me croire, je suis ptetre un peu maso sur les bords mais je suis pas stupide…» Elle avala une gorgé de bière, reporta son regard sur Hunter et continua, en donnant de petit coup sourd contre le goulot de la bouteille. « Ce qui m’énerve tu voit, c’est qu’à partir du moment où je l’ai en face de moi j’arrive à rien, c’est quand même dingue, merde c’est juste le fils Spelling quoi ! » Elle avait pourtant toujours montré un caractère bien trempé, n’était pas vraiment le genre de nana à se laisser faire ou à attendre que tout lui tombe tout cuit dans le bec, à croire que ce type était son point faible et c’est pourtant bien la seule personne en face de qui elle avait envie de montrer toute sa force de caractère, évidemment c’était maintenant un peu tard pour ça. Cela ne pouvait cependant pas se reproduire, une fois pouvait passée, deux, elle s’en voudrait plus que de mesure. Les dernières propositions d’Hunter la fit s’esclaffer, les suggestions étaient tentantes, Dorian pour sûr ne ferait pas vraiment le malin face à Hunter, il ne s’était jamais vraiment entendu de base et puis bon Hunter en imposait très certainement plus que lui physiquement mais elle n’avait pas forcément envie d’envoyer Hunter causer avec son ex, son voisin était un peu trop incontrôlable et elle n’avait pas envie de devoir le récupérer chez Hickok. « Ahah Loin de moi l’idée de te retenir Hunter, n’empêche que ça m’semble pas être un si bon plan, jte connaît, trop de chance que ça finisse mal …Ceci dit là comme ça, le combo corde-bière ça me parle déjà vachement plus ! » avait t-elle lancé en riant, c’était peut être un peu bizarre de sortir ce genre de truc à Hunter, elle n’y avait pas vraiment pensé, enfin si mais trop tard, elle l’avait déjà dit, oops, oh et puis tant pis, après tout c’était pas loin de la vérité et il savait très bien comme elle était.

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Il a vraiment envie de la croire quand elle assure qu’elle ne facilitera pas la tâche à Dorian, mais Hunter n’en est pas tout à fait convaincu. Peut-être simplement parce que lui-même n’est pas certain qu’il arriverait à le faire. Pourtant, il a un fort caractère aussi et la rancune plutôt tenace. Mais Hadley a certainement perdu trop de monde pour se permettre de faire la difficile et de cracher sur une retour… Du moins c’est peut-être ce qu’elle va finir par se dire. C’est peut-être ce que ce connard va essayer de lui mettre en tête. Ce serait bien son genre tiens !  Parade devant ses yeux et se rendre indispensable à sa vie pour lui prouver qu’elle n’est rien sans lui ? Putain de gosses de riche, ce qu’il peut détester ce genre de vermine.
« Ouais, c’est juste le fils Spelling. Un fils qu’a même pas été foutu de faire le déplacement pour l’enterrement d’son propre père d’ailleurs. Qui a pas été foutu d’avoir les couilles de te prévenir de son départ… Ce type est pas le fils Spelling, Hadlley ; ce type c’est une fiotte » lâche Hunter entre ses mâchoires crispées qu’il écarte simplement pour avaler une nouvelle rasade de sa bière déjà bien entamée. « Tu vois, d’vous deux, si y en a un qui m’a l’air pathétique et désespéré : c’est lui. »

L’atmosphère se détend un brin avec cette histoire de corde et il ne peut réprimer un sourire lorsqu’il l’entend s’esclaffer franchement.
« Loin de moi l’idée de te retenir Hunter, n’empêche que ça m’semble pas être un si bon plan, j’te connaît, trop de chance que ça finisse mal …Ceci dit là comme ça, le combo corde-bière ça me parle déjà vachement plus ! »
« J’ai jamais dis qu’lui réclamer une explication ça voulait dire parler avec lui ent’ gens civilisés. Evidemment qu’ça finira mal. Pour lui. Mais t’façon, j’crois qu’il a les moyens d’se faire refaire les dents » lance le mécanicien dans un haussement de sourcils évocateurs, avant de ricaner à son tour et de terminer sa bière. « Puis entre nous, j’suis pas certain qu’j’arriverai à t’supporter très longtemps… »
Là-dessus, il attrape son paquet de cigarette dans la poche de son veston de cuir qu’il ne quitte pratiquement jamais et en cale une entre ses lèvres, avant de filer une seconde à Carter. Il les allume tour à tour puis se cale à nouveau dans le sofa, enfonçant une de ses mains dans la poche de son jean large.

« Pourquoi tu crois qu’il est parti ? T’as même pas une petite idée ? » finit par demander Hunter, faisant porter son regard azuré vers le visage fermé de la brune. « J'veux dire... Doit y avoir eu des signes quand même, non ? Tu peux pas t'réveiller un matin et décider qu'tu vas aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte ou j'sais pas quelle connerie ! A moins d'avoir un souci psy, comme ma mère ou bien un amant... Mais il avait tout pour être heureux ce type, non ? J'veux dire, ses parents étaient cool, il faisait des études de j'sais plus quoi d'assez cool, il avait une copine amoureuse... Ou alors...Tu t'es jamais demandé s'il était pas... Tu sais... Gay... 'fin c'est la seule explication qui m'parait logique ! »

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Il n’avait pas tort dans ce qu’il lui disait, lorsque l’ancien shérif était décédé, elle s'était persuadée que Dorian allait réapparaitre à Grayson, quel autre évènement aurait pu être une meilleure raison que celle ci ? Même si ses relations avec son père était de celles que l’on pourrait qualifier de compliquer, il restait son père et Dorian avait toujours eu un sens aigu de la famille. Elle avait donc tachée de se préparer à son retour, au faite de le revoir, ce qui soit dit en passant n’avait pas été une partie de plaisir, elle avait imaginée des dizaines de scénarios, des dizaines de phrases mais tout cela n’avait servie à rien, bien vite, elle s’était rendu à l’évidence qu’elle ne le reverrait pas et s’en était plutôt bien accommodé, cela rendait les choses plus faciles pour elle. Mais ce que lui disait Hunter résonna dans son esprit, c’est vrai que son ex-fiancé avait démontré un gout pour la lâcheté qu’elle ne lui avait jamais connu avant son départ, cela ne lui avait pas ressembler il y a cinq ans, pas plus que maintenant...Peut être avait t-elle manqué quelque chose, peut être n’avait t-elle pas su voir ce qui se passait…

Vraiment ? Est ce que les gens auront cette même vision des choses ? Les gens du coin n’avait certainement rien à lui reprocher enfin tout du moins pas à sa connaissance, mais contre le retour du fils de leurs shérif bien aimé et la gamine insignifiante du coin, les langues ne risquaient pas forcément de discourir en sa faveur et la ville avait déjà bien trop eu l’occasion de discourir sur sa famille. Elle salua cette remarque en levant sa bière avant de la porter à ses lèvres.

L’atmosphère se détendait progressivement, finalement rien n’était impossible, le rire de Carter ne s’affadit pas lorsqu’ Hunter confirma qu’il ne comptait absolument pas avoir une conversation au sens propre du terme avec Dorian, l’idée qu’il se prenne une raclé lui plait plutôt bien dis comme ça, à défaut de toute autre chose, ce serait déjà ça pour qu’il comprenne que tout le monde n’accueille pas son retour avec le sourire mais au fond elle n’a pas vraiment envie qu’Hunter lui refasse le portrait si quelqu’un doit se charger de lui c’est à elle que cela revient. Le moins que l’on puisse dire en tout ça c’est que oui, Dorian n’a jamais manqué de rien contrairement à la famille Wuornos qui s’est toujours coupé en quatre pour boucler les fins de mois, surtout après le départ de la mère de famille mais, c’était une chose à laquelle, Carter était habitué et dont elle ne se formalisait pas, certes les choses n’étaient pas facile mais au moins ils avaient le mérite de se bouger pour faire tourner leurs famille. Cette dernière année s’était pourtant révélé un peu pus compliqué que les autres et si les choses continuaient ainsi, elle se verrait dans l’obligation de se trouver un deuxième job, a moins que son père se décide enfin à se secouer et à retrouver un travail, les traites de la maisons s’entassaient un peu trop et il faudrait rapidement y remédier. Mais là n’était pas le sujet.

« Puis entre nous, j’suis pas certain qu’j’arriverai à t’supporter très longtemps… »
« Tu tiendrait même pas une journée avec moi Hunter » lui avait t-elle répondu sur un ton de défi même si c’était une chose sur laquelle on pouvait parier, ils avaient tout deux des caractères beaucoup trop affirmés pour se supporter plus de temps qu’il n’en fallait mais c’était aussi ça qui faisait qu’ils arrivaient tout aussi bien à s’entendre. Sur ces mots Hunter avait tiré de sa poche son paquet de clope, prenant la peine de lui en allumer une également, geste qu’elle salua « Merci » la tête calé contre le dossier du canapé elle tira une latte « Pourquoi tu crois qu’il est parti ? T’as même pas une petite idée ? … J'veux dire... Doit y avoir eu des signes quand même, non ? Tu peux pas t'réveiller un matin et décider qu'tu vas aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte ou j'sais pas quelle connerie ! A moins d'avoir un souci psy, comme ma mère ou bien un amant... Mais il avait tout pour être heureux ce type, non ?....» C’était sans doute le pire, non elle n’en avait aucune idée, elle avait bien noté un léger changement de comportement de la part de Dorian peu avant son départ, il était plus distant, plus soucieux mais de là à imaginer qu’il allait faire ce qu’il avait fait…non rien n’aurait pu l’y préparé. « Non, j’ai retourné les derniers mois avant son départ dans tout les sens pendant des semaines et des semaines quand il a mis les voiles et y a rien, rien qui aurait pu me mettre la puce à l’oreille, je sais pas… » Est ce qu’il était heureux ? Elle l’était ça elle en était consciente et elle avait toujours cru que c’était réciproque mais peut être qu’elle s’était trompé, peut être qu’il n’avait jamais vu les choses comme elle les percevait mais, dans ce cas pourquoi ? Pourquoi n’avait-il rien dit ? « Je croyait qu’il l’était, j’avais tort visiblement…c’est ptêt égoiste ce que je vais dire mais j’ai toujours cru que j’était suffisante parce que lui il me suffisait pour être heureuse. » Elle balaya ce qu’elle venait de dire d’un geste de la main, prenant une bouffée sur sa clope plutôt que de dire des conneries qui pourraient la rendre émotionnelle. Hunter lui s’était tenté à une question plus directe, qui lui tira une exclamation de surprise, si bien qu’elle failli presque s’étouffer avec la fumée de sa clope. Elle toussota à plusieurs reprises avant de lui répondre avec un regard qui en disait long. « Crois moi y a sûrement autant de chance que Dorian soit gay que toi tu le soit. » Elle ponctua sa phrase d’un sourire, donnant une tape sur le bras de son voisin continuant d’un air qui se voulait sérieux « Si t’a quelque chose à me dire c’est le moment » mais son sérieux elle ne le garda pas longtemps avant de se mettre a rire.

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Il médite là-dessus. EN réalité, il n’a pas beaucoup matière à méditer puisque Dorian n’a apparemment rien laissé paraître avant de mettre les voiles. Du coup son idée qu’il est en fait un pédé qui n’arrivait pas à a s’assumer et étouffait dans sa vie parfaite de petit hétéro idéal lui paraît de plus en plus crédible. Hadley a l’air beaucoup moins convaincue mais en même temps, qu’est-ce qu’elle en sait ? C’est pas marqué sur le front des gens ces conneries et à lui, il lui a toujours parut un peu efféminé. A Matt aussi d’ailleurs, et Matt était un mec sacrément perspicace. La tête pensante de leur duo. Pas bien compliqué si on part du principe qu’Hunter a du mal à additionner deux chiffres…
Mais bref, Ca pourrait expliquer ce départ et cette absence prolongée. La honte, le déni, la peur du regard des autres… Ce serait pas le premier à quitter Grayson pour cette raison. Et d’ailleurs s’il l’a vraiment fait pour ça, c’est plutôt malin de sa part ! Les pédés font pas long feu dans le coin. Le seul qu’il connaît et s’en sort pas trop mal, c’est Tyler Lawson, le petit gars qui bosse dans les cuisines du Leo’s Deli. Y a plein de monde qui n’approuve pas, qui se méfie de ce qu’il met dans les assiettes. Y a même des clients qui ont arrêtés d’y aller ou s’arrangent pour le faire quand il n’est pas de service… C’est moche mais c’est comme ça.  
Hunter lui-même sait parfaitement que l’homosexualité ne se transmet pas, que ce n’est pas vraiment une maladie, mais il aurait tout de même du mal à serrer la main du p’tit indien… Parce que c’est bien connu, les pédés sont des accros au sexe et ils l’imaginent tous en train de se branler devant les fourneaux. Quand il entend les autres en parler, ils assurent tous l’avoir vu nu sous son tablier…  Des conneries selon Hunter, d’autant qu’il a déjà vu le petit sortir de sa cuisine en portant un pantalon. Mais il a quand même jeté un œil dessus, histoire d’être SUR.

Et après tout ça, on comprend aisément pourquoi la remarque d’Hadley ne l’amuse pas le moins du monde. Il aimerait pouvoir se venter d’être un type tolérant et ouvert, mais ce n’est pas le cas. Ca l’agace qu’elle sous-entende, même pour plaisanter, qu’il pourrait être une tapette.  
« Arrête tes conneries » la réprimande-t-il avec gravité… ce qui provoque l’hilarité de la jeune femme. « Quoi ? …Arrête de t’marrer va ! Tiens prend un cracker, ça va t’détendre. »
Il tique d’agacement mais finit par sourire à son tour. Cette soirée est décidément très bizarre. Mais pas aussi désagréable qu’il l’imaginait. Pourtant ils évoquent des sujets plutôt lourds… Dorian évidemment, mais penser à lui les amène à penser à ces dernières années écoulées et donc à Matt et sa disparition, entre autres choses.
Ceci dit, Hunter ne crie pas victoire trop vite. Il s’est pris le retour de la manivelle trop de fois dans les dents pour relâcher sa vigilance si facilement.

« Bon… Tu comptes le revoir ? Il t’a dts qu’il allait pas lâcher l’affaire si facilement mais il va pas te stalker ou quoi que ce soit, si ? Enfin si il commence à s’montrer un peu trop envahissant, tu m’appelles et j’viens lui expliquer comment on gère les choses dans l’coin. Il a pt’être oublié depuis l’temps… T’as toujours ta batte à porté de main dans ta caisse ? » se renseigne le grand blond, on ne peut plus sérieux. « D’ailleurs, si t’as peur qu’il t’embobine, hésite pas à lui coller un coup avant qu’il ait pu l’ouvrir. Ou un bon coup là où j’pense. Ca devrait calmer ses ardeurs... Puis il est pas en sucre ton précieux Dorian. Et j’crois qu’il a largement mérité quelques claques… Et moi j’ai largement mérité une autre bière. »  
Il adresse un sourire à Hadley et tapote sa cuisse avant de se redresser. Un peu trop vite.
« J’vais prendre un p’tit cracker moi aussi en fait. Ca va m'détendre » lance-t-il en attrapant un biscuit pour l’enfourner dans sa bouche, avant de réitérer son geste pour finalement migrer dans la cuisine.
Il pousse un soupir devant le réfrigérateur, en sort deux bières, prévoyant que Carter va bientôt terminer la sienne aussi, mais quand il referme le tout, il réalise que la brune lui a emboité le pas.
« Tu pouvais plus t’passer d’moi ? » la taquine son ainé.

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« Arrête tes conneries…Quoi ? …Arrête de t’marrer va ! Tiens prend un cracker, ça va t’détendre. » La réaction d’Hunter elle l’avait vu venir à des kilomètres, elle l’avait clairement cherché mais cela avait été plus fort qu’elle, pliée de rire Carter ne peu s’empêcher de penser que les mecs étaient bien tous les mêmes, ils se sentaient tous menacé dans leurs égo dès qu’on osait mettre en doute leurs sexualité, par contre si on leurs mettaient deux nanas  sous le nez, tout de suite ils se montraient beaucoup plus ouverts. La fin de sa phrase, ne fit que renforcer l’hilarité de la jeune femme, pour peu il lui aurait presque collé le biscuit dans la bouche pour l’empêcher de rire mais, il finit par laisser échapper un sourire, difficile en même temps quand on se retrouve face à un tel spectacle. Elle finit cependant par s’arrêter, récupérant sa cigarette qu’elle avait laissé se consumer dans le cendrier et attrapant un cracker comme le lui avait suggéré son aîné. « Content ? » lui dit-elle avec un sourire.

Lorsqu’elle avait traversé la rue pour venir, elle s’était attendue à une soirée bien différente mais il fallait croire que le Hunter qu’elle avait connu et côtoyer n’avait finalement pas entièrement disparu sous ce masque de mec un peu dur et sans émotions. Il se révélait plutôt à l’écoute et disponible ce que la jeune femme appréciait grandement en ces temps un peu difficile, elle même se surprenait à ne pas être totalement coulé sous les évènements.

« Bon… Tu comptes le revoir ?..... »
C’était une excellente question, à l’instant présent non, elle préfèrerait ne pas avoir à le rencontrer de nouveau, la première fois lui avait suffit, elle s’était déjà suffisamment donné en spectacle t qui plus est Dorian avait semblé clair sur le fait qu’il ne lui donnerait pas plus de réponse qu’il ne l’avait déjà fait, autrement dit aucune et c’était une chose qui lui paraissait absolument insurmontable, comment pourrait-elle même envisager de le côtoyer ou de le laisser revenir dans sa vie sous quelque forme que ce soit quand il n’était pas prêt à lui donner la seule et unique chose qui pourrait rendre cela possible. Alors non elle ne comptait pas le revoir mais la petite taille de leur ville et la volonté affichée du principal intéressé ne lui en laisserait probablement pas le choix.
« Non enfin c’est pas moi qui chercherait à l’voir seulement t’imagine bien que Grayson et Dorian me laisseront probablement pas trop le choix. » Elle espérait ne pas avoir à faire appel à Hunter pour calmer les ardeurs de son ex et doutait du fait qu’il se montre aussi grossier et irrespectueux, ce n’était pas vraiment le genre de Dorian mais après tout que savait-elle de celui qu’il était devenu, les gens avaient pleinement le temps de changer en cinq ans, elle l’avait fait, sans aucun doute lui n’était plus vraiment le même non plus. « J’espère pas avoir à en arrivé là mais si besoin est j’hésiterais pas à t’accorder ce qui sera j’en doute pas un plaisir. Et oui t’inquiète pas j’ai toujours ce qu’il faut au cas où. » Son Dorian…ouai il avait été à elle un jour, il avait été sa personne, celui qui représentait absolument tout mais ce n’était plus que de vieux souvenirs qui avaient pris l’eau désormais, plus jamais elle ne voulait donner autant à personne, parce que ce n’était que des conneries avec lesquels on se bercent jusqu’au jour où tout s’écroule et où l’on se retrouve sans rien, seul, stupide et brisé. Hunter s’était levé pour allez se ravitailler, la ramenant un peu à la réalité, elle ingurgita ce qui restait au fond de sa bouteille et se leva pour rejoindre son voisin dans la cuisine afin d’éviter de s’enfoncer encore plus profondément dans le sofa. Il ne l’entendit pas tout de suite arriver visiblement mais lorsque ce fut chose faite il lui lança d’un air taquin.« Tu pouvais plus t’passer d’moi ?

« Ca doit être ça » lui répond t-elle en attrapant une des bière qu’il a dans les mains. « Je pensait justement m’installer ici quelques temps, t’y voit pas d’inconvénients ? » elle affichait un air sérieux et guettait la moindre réaction sur le visage de son hôte qui la regardait d’un air interdit. « Relax je plaisante Hunter, je suis pas encore suicidaire! » Elle avait ouvert sa bouteille et la porta à ses lèvres.
« Il a eu de la chance que mon frère n’est pas été là, il l’aurait mis en morceaux en moins de deux. » Elle avait énoncé ça sans même s’en rendre compte, plus comme une pensée qu’on laisse échapper. « Il est médecin maintenant tu l’savait ? Ca a pas du trop mal se passer pour lui ses cinq années de merde» Contrairement à toi Carter , la vie souriait décidément toujours aux même personnes.

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Il hausse les épaules d’un air désabusé lorsqu’elle plaisante sur le fait de s’installer. Evidemment, il ne l’a pas crue une seule seconde… Bon alors peut-être une seconde. Ca peut être réellement très long une seconde… Il l’a imaginée squatter sa salle de bain durant des heures, étaler ses affaires de file partout dans la baraque, lui parler de Dorian du matin ausoir, venir frapper à sa porte le soir parce qu’elle n’arrive pas à dormir et a envie de parler encore un peu de Dorian Spelling, l’a visualisée en train de chialer sur son épaule dans la salle de bain, dans al cuisine, dans le salon, dans la chambre et dans les toilettes… Une très longue seconde…
« T’façon j’aurai pas voulu d’toi » réplique-t-il en décapsulant sa bière pour en boire un peu pendant qu’elle reprend la parole.

Elle en revient une fois encore à Dorian, évidemment. En fait, quelque chose lui dit que même s’ils avaient voulu éviter le sujet toute la soirée pour permettre à la brune de se détendre : ça n’aurait pas fonctionné. Ils allaient tout ramener à ce connard à chaque fois. Hunter peut comprendre pourquoi cela dit et il l’a fait venir pour ça alors ça n’est pas si dérangeant… Quand même un peu si.
« Ouais, il aurait pt’être bien fait… »
Hunter aurait payé pour ça. Matt était un gentil garçon. Au moins aussi gentil que Dorian en apparence, mais il cognait certainement beaucoup plus dur que l’autre tapette. Et il savait encaisser els coups comme personne. Enfin si, il les encaissait comme lui. Peut-être un peu moins bien que lui… Mais lui avait eu de l’entrainement et pas Matt.
Si Matt avait été là… Dorian n’aurait peut-être pas osé pointer son nez chez son ex. Il aurait certainement fait preuve de beaucoup de plus de prudence. Petit profiteur de merde.

« J’savais ouais. Enfin j’ai entendu dire ça. Paraît qu’il va bosser à Trimble maintenant… J’ai une ex, infirmière, qui y ait encore. J’pourrais lui demander de lui pourrir la vie pour toi. Elle le ferait pour moi. Avec grand plaisir même. Avant qu’tu d’mandes, j’vais t’répondre : ouais, j’suis un si bon coup qu’ça » badine le grand blond en avalant fièrement une gorgée de bière, avant de laisser échapper un petit rire qu’il finit par ravaler pour soupirer avec dépit. « T’en fais pas, j’vais rien lui faire à c’crétin. Même si c’est pas l’envie qui m’manque de l’mettre en morceaux moi aussi. »
Il tique et retourne s’installer au salon et avaler quelques biscuit salé et morceaux de fromage. Faudra qu’il aille pisser bientôt aussi…
« S'tu veux gérer ça et qu’j’men mêle pas, t’peux l’dire, ça m’vexera pas. Et si c’est l’inverse qui t’bottes, ce s’ra avec plaisir que j'lui bott'rai son p'tit cul d'merdeux prétentieux. C’est toi qui mènes la danse, babe » lui dit-il en écartant les bras, rejetant sa tête en arrière sur le dossier contre lequel il vient de s’affaler.  
il la voit tirer une tronche bizarre et met un moment à comprendre que c'n'est pas forcément à cause du contenu de sa phrase, mais de sa forme. Il vient de l'appeler "bébé"... Ok, ça la fiche mal. L'habitude. Il parle comme ça à toutes ses femmes.
Le retour du malaise.
Hunter se racle la gorge et essaye de se redonner constance.  
« Ouais enfin, tu vois c'que j'veux dire quoi... »

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« T’façon j’aurai pas voulu d’toi »
Elle lui décroche un sourire avant de lui répliquer « Tu sais pas ce que tu loupe. » Ca lui ferait peut être pas de mal de se trouver une gonzesse et par là, elle entend pas juste une nana qui écartent les cuisses quand il le lui demande, non une vrai relation…ça lui éviterait probablement bien des problèmes mais bon avant qu’une nana lui donne envie de balancer ses bonnes vieilles habitudes d’homme des cavernes, de l’eau aura le temps de couler sous les ponts ou peut être que c’est juste qu’elle est pas encore venu au monde, un sourire passe sur le visage rieur de la jeune fille à cette idée qu’elle gardera pour elle mais qui à au moins le mérite de la faire rire. Hunter se montre plutôt d’accord avec elle, la question se pose pas, son frère était un mec relativement sympa et enjoué mais autant dire qu’il n’était pas toujours tendre avec Dorian en particulier quand il estimait qu’il ne traitait pas Carter de la façon dont il l’entendait, elle ne comptait même plus les fois où elle et son frère s’étaient disputés sur le sujet, querelles qui finissait souvent avec un va te faire foutre et une porte qui claque, inutile de préciser qui en était l’auteur, ne parlons même pas du scandale qu’avait pu faire Matt quand il s’était rendu compte que sa petite sœur couchait avec le fils du shérif, une véritable affaire d’état.

« Paraît qu’il va bosser à Trimble maintenant… J’ai une ex, infirmière, qui y ait encore. J’pourrais lui demander de lui pourrir la vie pour toi. Elle le ferait pour moi. Avec grand plaisir même. Avant qu’tu d’mandes, j’vais t’répondre : ouais, j’suis un si bon coup qu’ça »

« Ahaha une soirée avec toi et je me retrouve avec suffisamment de moyens pour faire de sa vie un enfer, tu à une très très mauvaise influence sur moi Pendleton. » Heureusement pour Dorian, Carter n’avait pas vraiment envie de perdre son temps à monter des plans pour se venger, elle ne voulait pas lui donner plus d’importance qu’il en méritait et était clairement décidé à ne rien faire d’autre que de lui briser le cœur en l’excluant autant que possible de sa vie, tout du moins autant qu’elle le pouvait, en théorie ce plan était sans faille, en situation tout restait à faire. La réplique finale d’Hunter la surpris, effectivement il avait plutôt bien assumer ce qu’elle aurait pu répliquer « Quel assurance, t’a l’air bien sûr de toi! Va ptêt falloir qu’on monte un club dans ce cas. » Avait-elle cependant enchainé, il avait peut être sa réputation de tombeur, n’empêche qu’elle même n’avait jamais vraiment reçu de plaintes de la part des mecs qu’elle avait pu rencontré, le dernier en question en était un parfait exemple, barman à Trimble, genre je me la joue inaccessible et bourreau des cœur, je couche pas deux fois avec la même gonzesse, bla.bla.bla résultat elle l’avait revue pas mal de fois depuis leurs rencontre il y a deux mois, bon ce n’est pas comme si ca la dérangeait vraiment après tout. « Et c’est quand que tu compte te trouver une gentille fille ?  Tu sait le genre qu’on épouse tout ça ? » Elle avala une gorgée de bière et jeta un regard taquin à son voisin, appuyé contre le plan de travail. Et vlan les deux pieds dedans, certainement pas le sujet préféré de son compagnon mais quand bien même et puis entre deux affirmations/ insultes/questions sur Dorian, autant saisir les occasions de varié les sujets, pas de raison qu’elle soit le seul et unique propos de leur échange.

« Quand à mon cher ex-fiancé, je préfère tout autant que tu laisse en un morceau. » lui avait-elle répondu en le suivant au salon, la proposition bien que peu commune était apprécié, venant d’Hunter elle savait bien que c’était de la bonne volonté, une façon comme une autre de la soutenir et de se montrer présent, une façon efficace pour lui de cogner avec une raison plus ou moins valable aussi.
« C’est toi qui mènes la danse, babe » Lorsqu’il termine sa phrase, il est déjà installé sur le sofa, les bras ouverts, Carter encore au milieu du salon, s’arrête pour lui lancer un regard interrogateur. Vraiment Hunter ? Vraiment ? bébé ? Je suis qui une de tes poules ou quoi ? « Ouais enfin, tu vois c'que j'veux dire quoi... »
Elle termine tout de même sa course, reprend sa place initiale ou plutôt se laisse tomber à sa place initiale, les pieds toujours calés sur le pied de la table, pas la position la plus élégante je vous l’accorde mais bon elle n’est pas vraiment là pour jouer les nanas impeccables. « Ouai je voit et j’apprécie l’offre, on en reparlera en temps voulu même si je me doute que t’aura pas besoin de mon autorisation si il te prend l’envie de lui en coller une au détour d’une rue…babe ! »  Elle avait marqué une courte pause avant de lâcher ce dernier mot, essayant sans succès de se retenir de sourire, une façon comme une autre de lui faire remarquer qu’elle n’était pas une de ses pétasses qu’il avait l’habitude de ramener chez lui.

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Il tique et ses yeux roulent dans leurs orbites. Evidemment, il a fallut qu’elle marque le coup et lui renvoie l’ascenseur. Il n’en attendait pas moins d’Hadley C. Wuornos, le C prévalant pour Chieuse, bien entendu.
« Et comment que j’vais pas m’gêner. Là où y a d’la gêne hein… » marmonne-t-il en trempant ses lèvres dans sa bière.
Il se voit mal aller frapper l’autre trou du cul gratuitement au beau milieu de la rue, mais si Dorian lui donne prétexte, il ne se gênera pas. Tant pis si ça lui attire des problèmes, il n’est plus à une note sur son casier près de toute façon. Et puis qui sait, peut-être que le futur prix Nobel qui sert d’ex à Carter n’aura pas les couilles de porter plainte contre lui. Il n’est plus le fils du shérif qui pouvait compter sur papa pour faire disparaître ses problèmes et, après cinq ans d’absence, il n’est possiblement plus dans les petits papiers de l’actuel non plus…

Après ça, un silence un peu pesant tombe sur le salon. Hunter en profite pour siroter sa bière tranquillement et jouer avec son briquet, pendant que Carter fait plus ou moins la même chose. Il la laisse se perdre dans ses pensées et fait de même de son côté.
Il se demande ce que Matt penserait en les voyant assis là, sur le canapé d’son salon comme deux imbéciles. Du moins lui se sent salement minable tout à coup. Il aurait sûrement eu un bon mot à sortir. Il se serait gentiment moqué, comme il avait l’habitude de le faire et puis il serait venu sauver la situation. Il avait déjà eu à le faire une fois ou deux, quand Hunter avait été invité chez les Wuornos et était contraint de se trouver seul avec l’un ou l’autre des membres de sa famille pendant qu’il se douchait ou passait un coup de téléphone. Hunter détestait évidemment ce genre de moments, suintants de gêne et où son cerveau se vidait totalement alors qu’il était censé faire la conversation et trouver quoi dire…
Quand il y pense, c’est un miracle qu’il n’ait pas perdu tous ses moyens depuis l’arrivée de Carter. C’est un putain de prodigue qu’il soit parvenu à lui parler sans bafouiller, sans trop l’énerver ou chercher volontairement à la provoquer pour la voir fuir et obtenir la paix.  

Il  doit se mordre l’intérieur de la bouche pour ne pas recommencer ses conneries et lâcher les mots qui lui trottent dans l’esprit à cet instant. « Matt me manque. » C’est ce qu’il a envie de lui dire, mais ça ne fera rien avancé. Ca ne sera bon pour personne.
Matt saurait exactement comment gérer cette situation avec Dorian. Matt saurait exactement quels mots utiliser pour apaiser sa sœur. Lui n’a aucune idée de ce qu’il est censé faire ou dire. Il veut casser la gueule du fils du shérif, mais il ne sait pas vraiment si c’est pour aider Carter ou pour se venger. Parce qu’il a assisté à tout ce que son départ à engendré. Le garagiste a vu la cadette de son meilleur ami souffrir et l’a vu, lui, en être éprouvé. Il a entendu Matt s’énerver après Dorian, menacer d’aller le trouver lui-même pour lui faire la peau des dizaines et des dizaines de fois. Ils ont même pris leurs engins pour essayer de lui mettre la main dessus, mais ça n’a évidemment rien donné. Hunter ne sait pas si elle est au courant pour ça. Ca n’a pas d’importance ceci dit.
 
« J’suppose qu’on a plus qu’à attendre et voir ce qui va s’passer maintenant » finit-il par lâcher, rompant le silence qui s’étire. « Pt’être qu’il arrivera pas à assumer longtemps et repartir d’où il est v’nu… »
Espérons qu'il le fasse avant que la jeune femme ne retombe dans ses filets...

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Hunter avait confirmé qu’il se contenterait de suivre son instinct sans attendre quelconque autorisation, rien de surprenant venant de lui, après tout il ne s’était passé que quelques jours depuis sa dernière bagarre de laquelle elle n’avait vu que le résultat. C’est sur cette réponse que le silence s’installa entre eux, un silence qu’elle avait un peu redouté depuis le début de la soirée et qui avait finit par s’installer, rien de bien étonnant à dire vrai, ils ne s’étaient pas parlé depuis plus d’un an, cela était peut être un peu présomptueux de leurs part d’avoir penser qu’ils pourraient se retrouver comme au bon vieux temps, sauf que le bon vieux temps était mort et enterré tout comme son frère. La jeune femme porta sa bouteille de bière à sa bouche comme pour se donner un peu de prestance, cela en était presque ridicule elle avait toujours été plutôt éloquente et ouverte et elle se faisait à présent l’impression d’être une gamine intimidée, elle ne l’était pas le moins du monde mais les choses lui semblaient juste étranges.

C’est finalement Hunter qui finit par briser le silence qui les entoure, Carter releva la tête et se tourna vers lui. « J’suppose qu’on a plus qu’à attendre et voir ce qui va s’passer maintenant… Pt’être qu’il arrivera pas à assumer longtemps et repartir d’où il est v’nu… »

Pure utopie, si on lui demandait son avis, il s’était montré plutôt assuré et convaincu la veille au soir et si il était fidèle à lui même il n’abandonnerai pas au premier obstacle rencontré, elle le savait, il le savait, restait juste à se préparer à tenir bon sur du long terme, ce qui s’annonçait particulièrement laborieux. Elle espérait cependant que ce torrent d’émotions laisserait place à une assurance et une clarté un peu plus prononcer la concernant.

« Ouai attendre, c’est pas le truc que je fait l’mieux ceci dit, je suis beaucoup plus à l’aise en ayant ce que je veut tout de suite…et là en l’occurrence tu voit je pense pas que jpuisse compter la dessus. » Elle lâcha un soupir fatigué, posa sa bouteille sur la table et porta ses mains à ses tempes. « Ca me fatigue tout ça, j’ai rien d’mandé à personne, je veut juste que le sort me lâche un peu la grappe, je crois pas que ce soit trop demandé. » Et maintenant elle se sentait encore plus bête, elle détestait afficher ses faiblesses et elle savait que le meilleur ami de son frère était sans doute la dernière personne devant qui venir minauder sur sa petite vie pourrie et difficile, c’était pas le genre de situation qu’il savait ou voulait gérer et elle le savait pertinemment sauf que là tout de suite elle n’avait personne. Elle aurait pu en parler à Lizzy certes mais elles avaient des visions de la chose qui étaient bien trop différentes pour qu’elle comprenne dans quel bourbier elle se sentait prise au piège, parce que son amie réfléchissait beaucoup trop la plupart du temps, elle la soutiendrait comme elle l’avait toujours fait c’était sûr mais Carter n’avait pas encore assez de recul pour affronter les questions qu’elle viendrait à lui poser. Elle posa ses mains sur ses cuisses, le regard rivé droit devant elle

« Laisse tomber, j’aurai pas du venir, c’est trop tôt et t’a sans doute autre chose à foutre que de m’écouter me lamenter… » Oui c’était lui qui l’avait invité en sachant pertinemment qu’elle ne serait pas dans le meilleur des états mais elle n’avait pas envie que cette soirée ne lui donne l’impression que c’est ainsi que les choses se passait avec elle, que c’est cette fille là qu’elle était désormais parce que ce n’était pas le cas. Elle voulait lui donner une chance de pouvoir dire stop et de la voir rentrez chez elle si c’est ce qu’il voulait et que la soirée se soit passée correctement, elle ne lui en voudrait certainement pas, il avait au moins eu la délicatesse de l’écouter et d’essayer. Elle n’avait pas envie de se retrouver toute seule mais c’était sans doute toujours mieux que de rester à se regarder dans le blanc des yeux ou à discourir en boucle sur Dorian.
« Je ferai mieux d’y allez…à moins que tu ai quelque chose de beaucoup plus fort à me servir, et si t’a une histoire qui ne concerne pas mon abrutie d’ex sous le coude je suis preneuse ! » La tout de suite, elle donnerait chère pour noyer ses pensées le plus rapidement possible.

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Pourquoi est-ce qu’il a ouvert la bouche ? il aurait mieux fait de fermer sa grande putain d’gueule… Il aurait mieux fait de laisser le silence envahir l’espace jusqu’à ce que Carter craque et se charge de le rompre. Elle n’aurait sans doute pas osé ramener le sujet à elle encore une fois et ils auraient pu enchainer avec un sujet un peu moins lourd. A la place de ça, Hunter a peur de la voir craquer en se mettant à chialer…
Elle soupir, il la sent fébrile, tendue, fatiguée et triste, évidemment. Et elle l’exprime.

Hunter, lui, tire nerveusement sur le tissu de son jean, le regard fuyant, avant de passer une main dans sa nuque, avalant une gorgée de sa bière. Il espère presque s’étouffer avec pour échapper à cette conversation et la pression que Carter lui met sans le vouloir… Ou peut-être que ça lui plait de le voir galérer comme un connard.
Elle lui donne le bâton pour se faire battre en lui glissant qu’il n’est certainement pas là pour l’écouter se lamenter… C’est dégueulasse de faire ça. Evidemment qu’il va nier, il y est contraint. C’est comme si Matt le fixait ! Il sent son regard braqué sur lui, plein de menace.
« Ose lui dire d’aller se faire voir Pendleton… Vas-y, ose pour voir… »
Il préfère se taire. Il n’a pas non plus spécialement envie de mentir à Carter et de lui dire que ça lui fait vraiment très plaisir qu’elle parle de son ex. Déjà parce que c’est faux et ensuite parce qu’elle le sentirait. Le mécano n’a jamais été un très bon menteur. La flemme de faire cet effort.

« Je ferai mieux d’y allez…à moins que tu ai quelque chose de beaucoup plus fort à me servir, et si t’a une histoire qui ne concerne pas mon abrutie d’ex sous le coude je suis preneuse ! »
« Bah j’ai des trucs plus forts mais… ‘fin j’m’appelle pas Hadley moi. Si tu commences à vomir, tu t’démerdes, j’viendrai pas t’nir tes ch’veux, ok ? Chacun sa merde » lui lance Hunter d’un ton bourru.
Elle lui jette un regard un peu sceptique. Un regard qui dit : tu m’as pris pour qui, Pendleton ? Le genre de regard que son frère aurait pu lui lancer… Hunter pousse un soupir et se lève en portant à nouveau sa bière à ses lèvres pour la terminer. Il tire une dernière bouffée sur sa clope puis l’écrase dans le cendrier de la table basse.
Il s’approche de son buffet pour sélectionner quelques bouteilles et les proposer à la brune. Il se garde de lancer un nouveau sujet (parce que son cerveau est vide, comme d’habitude), mais en lui proposant un verre, il lui a fait comprendre qu’il souhaitait qu’elle reste. Matt a intérêt d’être fier.
Sauf que Matt n’existe plus. Hunter ne croit pas à ces conneries d’histoire de paradis et de fantôme. On existe un instant, plus le suivant : c’est tout. Matt ne veille pas sur sa sœur ou sur lui, Matt ne se serait pas venger d’une manière ou d’une autre s’il avait maltraité Carter. Matt ne devrait plus avoir tant d’influence sur lui, et pourtant c’est le cas. Mais pas de son fait, de celui du garagiste. Connerie.

Il se sert un verre de whisky et grogne à Carter de s’approcher pour choisir ce qui lui chante. Evidemment, comme c’est une chieuse, elle se contente pas de prendre un verre mais prend la bouteille. Sauf que ça ne l’agace pas longtemps. EN fait, ça lui plait même bien qu’elle ne se gêne pas comme ça.
Là où y a de la gêne…
« Aux tombes des connards sur lesquelles j’irai pisser » lance-t-il en avalant son verre d’une traite, sans avoir pris le temps de trinquer.

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Il aurait été facile pour lui de la laisser partir enfin peut être que facile n’était pas vraiment le terme adéquat, difficile de mettre une nana complètement abattue à la porte même si elle vous tend la perche, quoi que, Hunter n’avais jamais eu de problème pour trouver un moyen de lui faire quitter les lieux quand il l'avait voulu. En lieu et place de cela, il lui laisse entendre qu’il ne compte pas la laisser partir, du moins pas tout de suite, pas en ces termes bien sûr, non toujours avec la Hunter Touch !
« Bah j’ai des trucs plus forts mais… ‘fin j’m’appelle pas Hadley moi. Si tu commences à vomir, tu t’démerdes, j’viendrai pas t’nir tes ch’veux, ok ? Chacun sa merde »

Evidemment qu’il a des trucs plus forts, elle se doute bien qu’il ne se saoule pas à la bière et vue les états dans lesquels elle a pu le voir cela ne fait aucun doute. Sa remarque pourrait presque la faire rire mais, elle préfère lui lancer un regard qui parle pour elle, qu’est ce qu’il croit, elle a appris à picoler avec son frère et puis c’est pas comme si elle n’avait pas eu de bonnes raisons de tester ses limites dans ce domaine, avant qu’elle vomisse il fallait y aller, elle aimait à se dire qu’elle tenait même plutôt très bien l’alcool mais, la question ne se posait pas vraiment ce soir, elle avait juste envie de se saouler, de s'anesthésier, de rentrer chez elle et de dormir. « T’en fait pas pour ça va, ca arrivera pas ! » au pire je sais où est ton évier…mais elle se tait et se contente d’attraper la bière qu’elle a posé une minute plus tôt pour la terminer tandis que son voisin se lève pour allez inspecter ce qu’il avait à lui proposer, il semble se décider pour du whisky et se sert donc un verre, non sans lui marmonner de lever ses fesses pour choisir ce qu’elle veut, elle s’exécute sans demander son reste, se ramenant près de lui pour prendre la bouteille de whisky qu’il vient de reposer à sa place initiale. Ouai il devrait pas vraiment s’en formaliser si ? Elle retourne s’installer dans le sofa avant d’ouvrir la bouteille et de jeter le bouchon sur la table. « Aux tombes des connards sur lesquelles j’irai pisser » lui lance Hunter avant d’avaler d’une traite le verre qu’il venait de se servir, à son tour, elle lève donc la bouteille saluant ce toast improbable et prend à son tour une bonne rasade du liquide ambré. Bordel de merde ca arrache, elle ne peut retenir une grimace pendant une ou deux secondes lorsqu’elle avale l’alcool mais, la chaleur qu’il lui procure la rassurerait presque et s’annonce nettement plus efficace que la bière.

«  Ouai t’est servie les tombes c’est pas ce qui manque ici ! »
Elle lui tend la bouteille afin qu’il puisse se resservir ou continuer à boire au choix avant d’enchainer « D’ailleurs ils ont retrouvé ce couple-là, les…je sait plus trop un truc en -i? je dois dire qu’j’ai pas vraiment suivie l’histoire mais, tout le monde ne parlait que d’ca. » Grayson et les commérages deux concepts en perpétuel rencontre, pas un jour ne se passait sans qu’on parle d’untel ou d’untel qui avait fait ceci ou cela, les joies de vivre dans un bled ou personne ne pouvait faire quoi que ce soit sans que son voisin ne passe le mot au premier venu, certains plus que d’autre d’ailleurs et elle ne doutait pas qu’elle et Dorian ne tarderait sans doute pas à devenir le sujet en vogue des bavards du coin. Cela ne lui plaisait pas vraiment, elle n’aimait pas trop se sentir observer ou être le sujet de conversation, elle ne demandait rien d’autre que de faire sa vie sans qu’on ne vienne s’en mêler ou juger ses moindres faits et gestes.

« T’endors pas sur la bouteille Pendleton. » pris-t-elle le temps de lui glisser au passage.

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 C’était encore une mauvaise idée. Apparemment, il n’a que celles de ce genre en stock. Trinquer à des tombes… Qu’est-ce qui a bien pu lui passer par la tête encore ?
Pas besoin de se pencher bien longtemps sur la question pour l’analyser ceci dit. Hunter sait qu’il n’est pas ce qu’on peut qualifier d’optimiste. En fait, il est tout l’inverse et s’il ne pouvait pas compter sur cette forte et étrange attraction pour Grayson qu’il éprouve, peut-être qu’il aurait réussi à se tirer. Et pas seulement pour aller refaire sa vie ailleurs, comme Helen l’a sans doute fait, mais simplement en se foutant en l’air. C’est une idée qui lui passe par la tête tous les jours et qu’il n’essaie pas spécialement de contrer. Les choses se font naturellement dans son esprit et le temps continue de s’écouler et il reste dans la course.
Il a vécu des choses difficile dans le coin, a eu des moments de doutes, mais à part le souvenir cuisant et encore douloureux du départ de sa mère, Hunter ne peut associer aucun réel mauvais souvenir à cet endroit. La voiture de Matt a été retrouvée à l’extérieur de Grayson, pendant qu’il la quittait à priori, les choses ont mal tourné avec Anastasia pendant qu’ils étaient dans un motel miteux bien loin d’ici et il y a évidemment eu tous ces drames durant l’enfance avec sa génitrice… Tout ça s’est passé hors du village. Hors du nid douillet que ses grands-parents attentionnés ont essayé de lui construire. C’est ici qu’il a tous ses bons souvenirs, avec Ana, avec Matt, avec Carter aussi et le shérif. Ca l’aide à tenir. Ca l’aide à arrêter de penser constamment à toutes ces tombes qu’il a du creuser et dans lesquelles il a enterrer ses espoirs déçus. Ca l’aide à éviter de creuser sa propre tombe trop rapidement.

Mais pour le moment, il se sent à nouveau maussade. Il se sent à nouveau tendu, pris de l’envie difficilement répressible d’envoyer chier Hadley pour qu’elle se tire et le laisse seul. Evidemment, pour que rien ne soit simple, il n’a en même temps aucune envie de se voir abandonner une fois encore par qui que ce soit. La contradiction de sa vie ! Repousser les autres par peur qu’ils l’abandonnent. Quelle connerie…

« Hm, mouais, non, rien. J’ai participé à la première battue. Juste la matinée. C’est chelou… »
Il pourrait évoquer sa théorie selon laquelle le couple n’a pas envie d’être retrouvé et a en fin de compte pris la fuite pour échapper à il ne sait quelle menace. Peut-être à leur quatre mômes. Faut être cons ou un lapin pour faire autant de gamins, non ? Ou alors ultra catho… Les cathos ont tendance à avoir plein de gosse pour une raison qui lui échappe un peu. Pt’être parce que le pape déconseille l’utilisation de préservatifs… S’il avait la patience, peut-être qu’il creuserait un peu la question, mais c’n’est pas le cas. Et c’est parce qu’il n’a pas non plus la patience de parler de tout ça avec Carter qu’il se contente d’avouer son ignorance sur la question des Donnelly pour l’instant.
« Nathaniel s’en veut un peu j’crois. Il a été tendu ces derniers temps. ‘fin c’est normal j’suppose, quand tu bosses sur une caisse qui est r’trouvée dans un lac quelques heures après… C’la dit, j’pense qu’il se bile pour rien. J’bosse avec ce mec depuis des années maintenant et il est pas du genre à être négligent... »
 
« T’endors pas sur la bouteille Pendleton. »
« Hein ? Ah…ouais » marmonne-t-il en portant la bouteille à ses lèvres après s’être débarrassé de son verre vide qu’il dépose sur la table de chevet à côté de lui.
Il en avale deux gorgées brûlante et salvatrices avant de repasser le whisky à sa partenaire, le temps de s’allumer une autre clope.
Et puis il laisse le silence envahir à nouveau tout l’espace, sans chercher à le rompre cette fois. Si c’est pour sortir une nouvelle connerie… c’est pas la peine. Et puis de toute façon, il entre en phase de rumination maintenant. Ca l’agace, surtout qu’il s’était promis d’assurer pour Carter ce soir. Du coup, il culpabilise aussi, ce qui n’arrange en rien sa mauvaise humeur du moment.

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Falling down ; From high hopes to the ground ; There's no way out

La battue, oui effectivement elle s’en souvenait maintenant, on lui avait demandé de faire un appel aux volontaires au boulot, pauvre gens, c’était quand même une histoire bien étrange, ils n’avaient pas pu juste disparaitre comme ça…on ne disparaît pas comme ça dans la nature surtout quand on réchappe à un accident comme le leurs enfin avec tout ce qu’on pouvait voir dans les faits-divers était-ce vraiment improbable ? Elle n’avait pas vraiment d’avis sur le sujet pour la simple et bonne raison qu’elle ne s’était pas posée la question jusqu’ici et puis elle ne s’en préoccupait pas vraiment, elle avait bien assez à faire en ce moment pour aller s’inquiéter du sort de parfaits inconnus. Si elle avait abordé le sujet en premier lieu c’était principalement pour faire la conversation parce qu’elle avais sentie qu’Hunter s’était soudainement tendu, est-ce qu’elle avait dit ou fait quelque chose pour provoquer ça ? La jeune femme n’avait pas foncièrement envie de demander à son voisin ou même de mentionner la tension qui s’installait progressivement dans la pièce, elle savait que cela n‘apporterait probablement rien de bon, elle suivit donc le cours lorsque la conversation dériva vers Nathaniel, Carter ne le connaissait pas vraiment, elle l’avait déjà croisé, ils avaient déjà échangé des banalités mais, rien de plus, elle n’arrivait pas vraiment à cerner ce type et cela la contrariait car elle avait toujours pensé avoir une certaine facilité à se faire une opinion juste sur les gens et si il présentait bien et renvoyait une image de bon citoyen, quelque chose chez lui, lui déplaisait sans vraiment trop savoir quoi. Ainsi, ce qu'Hunter disait à son sujet avait du sens, il ne devait pas être facile de se dire qu’une possibilité pouvait exister pour que l’on soit en partie responsable d’un évènement aussi malheureux mais il n’y avait pourtant pas grand chose à faire pour y remédier, les choses étaient ce qu’elles étaient. C’était un peu tard pour se poser des questions.

« Mais, les causes de l’accident ont pas été déterminées? C’est quand même super bizarre ct’histoire. » Elle avait attrapé la bouteille qu’il lui tendait et en repris une gorgée qui de nouveau lui tira une grimace, non, décidément elle ne réussirait jamais à faire ce genre de truc sans que ce lui arrache la bouche néanmoins, l’alcool semblait faire lentement son chemin et la réchauffait de façon exponentielle à défaut de réchauffer l’atmosphère qui s’embourbait bizarrement dans une pesanteur désagréable qui contrastait grandement avec l’échange qu’ils avaient eu jusqu’ici. Le silence s’était réinstallé et elle ne l’aimait pas beaucoup, la soirée avait pourtant plutôt bien commencée, à croire que ces deux-là n’arriverait jamais à communiquer plus d’une trentaine de minutes sans que la situation bascule que ce soit dans un silence total ou dans des cris démesurés. Hunter s’était un peu renfermé sur lui-même, la jeune femme pris donc sur elle d’essayer de relancer un peu le mouvement et le seul moyen qu’elle connaissait et qui fonctionnait pour sûr, c’était de le chercher un peu, à ses risques et périls certes mais, avec un peu de chance il ne s’en formaliserait pas.

« Tu devrais essayer de te détendre et puis de sourire des fois !  Parce que je vais finir par croire que c’est juste moi qui te fais cet effet là ! » Elle ravala une, puis deux gorgée de whisky sans pour autant le lâcher du regard, se redressant un peu sur le sofa elle se tourne un peu plus face à lui et le bouscule gentiment d’une main, lui adressant un grand sourire un peu figé, espérant qu’il le lui rendrait et relâcherait un peu de la tension qu’il dégageait. « Un sourire, juste un ? Non ? Alleeeez Pendleton, t’est censé me changer les idées jte signale ! » Bon il n’avait en réalité aucune obligation à quoi que ce soit mais c’était sous-entendu dans l’invitation non ? Tout plutôt que ce silence embarrassant et morne en tout cas, si cela ne marchait pas alors elle se contenterait de boire en silence ou d’allez se finir chez elle.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.

Run Cried The Crawling

Crawling down ; From high hopes to the ground ; While trouble sings along
Wind heavy on the ground ; A cloak before the moon ; I guess I've never known ; Someone like you
Falling down ; From high hopes to the ground ; There's no way out

« Mais, les causes de l’accident ont pas été déterminées? C’est quand même super bizarre ct’histoire. »
« L’enquête est toujours en cours, j’sais pas trop où ils en sont. J’sais juste qu’ils lui ont pas passé les menottes donc… Puis quand j’étais sur les lieux… ‘fin y avait pas d’traces de freinage. C’est comme s’ils avaient délibérément foncés droit dans la flotte… Mais ça a pas beaucoup d’sens. Pourquoi ils feraient ça ? C’la dit c’pas vraiment notre souci » conclut Hunter qui veut en finir ave ce sujet et espère que Carter comprendra le message.
Il n’a pas envie de penser à ça. Pas envie d’imaginer les cadavres de ces deux vieux en train de gonfler dans l’eau, quelque part. Pas envie de se revoir débarquer sur les lieux de l’accident avec la remorqueuse et de mettre cette image en parallèle de l’accident de Matt. Pas envie de se mettre à penser aux enfants du couple qui doivent se ronger les sangs à l’heure actuelle… Est-ce qu’ils espèrent encore les voir réapparaitre ? Est-ce qu’ils croient qu’on va miraculeusement les retrouver, dans un sale état, certes, mais en vie ? Est-ce qu’ils sont prêts à prier pour qu’au moins un des deux ait survécu et s’ils le font, pour lequel des deux prient-ils…?

Il sait par quoi ils passent. Hunter se demande tous les jours ce que fait Helen. Est-ce qu’elle est en vie ? Est-ce qu’elle va bien ? Est-ce qu’elle a eu d’autres enfants ? Si oui comment vont-ils ? Les a-t-elle abandonnés eux aussi ou pas. Qu’est-ce qui serait le moins douloureux pour lui ? Qu’elle soit seule, morte ou en heureuse en ménage et mère d’une tripoté de mômes bien portants qu’elle adore ?
Et ça amène tout un tas d’autres questions plus dérangeantes… Est-ce que c’est lui qui a été à l’origine de son trouble ? Elle n’a pas pu être médicamentée dès le départ à cause de sa grossesse, et donc à cause de lui. Est-ce qu’il a mal fait quelque chose par la suite ? Est-ce qu’il a dit quelque chose qui l’a incité à arrêter de prendre ses médicaments ? C’est arrivé au moins une fois, il s’en souvient. Il était fâché contre elle parce qu’elle refusait de l’emmener jouer au ballon et il lui avait reproché de ne plus être aussi cool qu’avant. Ensuite, il lui avait dit qu’il l’aimait mieux avant... Des mots stupides employés par un enfant ignare. Elle avait pleuré. Beaucoup pleuré. Et puis elle avait retrouvé sa personnalité beaucoup plus fun en laissant ses pilules de côté… Et Hunter l’avait amèrement regretté.

C’est à tout ça qu’il pense pendant que Carter essaie de le dérider. Inutile de préciser que ses efforts ne vont pas franchement réussir à porter leurs fruits.  Du moins dans l’immédiat, c’est un peu compromis…
Il se laisse bousculer et pose simplement son regard délavé sur elle, crachant sa fumée de cigarette dans sa direction pendant qu’elle lui réclame un sourire. Sourire qu’elle n’obtiendra pas. Pas comme ça. Hunter voudrait lui faire plaisir et, après tout, elle a raison : il l’a faite venir pour lui changer les idées. Mais ça ne vient pas. Qu’elle lui foute un procès au cul si ça lui chante.
« Ecoute Had… J’t’avais prévenu qu’j’étais pas doué, ok ? J’fais des efforts mais j’ai pas l’habitude de faire…ce genre de trucs. »
Et il n’a pas non plus pour habitude d’exprimer ce qu’il ressent ou de pointer ses faiblesses du doigt devant les autres. Qu’elle s’estime donc chanceuse et se contente de ça, merde.
« Quand j’vois des filles, si j’les distraie avec ma bouche, c’est pas en leur causant, tu vois… »
Putain, elle doit voir et en fait, c’est pire.
« Laisse tomber » soupire-t-il en passant une main sur son front, continuant d’afficher un air maussade.
Il tend la main vers la bouteille et elle comprend vite le message et lui file le whisky. Il en avale deux trois rasades avant de reprendre la parole en lui tendant le précieux liquide.
« Tu veux mater un film ou… Si ça t’va vraiment pas, tu peux toujours rentrer chez toi, j’me vexerai pas. J’ai essayé, pas vrai ? » demande-t-il d’un ton presque suppliant qui l’agace lui-même.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.