Invité | Sujet: (+) touch. Dim 17 Nov - 19:38 | |
| WEBB LOUIS
Félicitations tu vas bientôt toucher le fond, c’est bien. ᚖ FIGHT CLUB, tyler
Hivers parcourus ∞ Au fond, tu sais plus trop ton âge, dans ta tête, tu dois en avoir quatorze à tout casser, peut-être moins, peut-être plus, tes papiers comptent vingt-huit année à errer sur cette terre et pourtant, tu ne les as pas vu passer. Maternité ∞ Dans un coin paumé et froid de New-York, tu te souviens seulement des grands gratte-ciel qui ornent la plupart des villes des Etats-Unis pour toi, elles se ressemblent toutes. Ethnie ∞ Ton sang ne doit probablement pas être cent pour cent américain, mais tu ne cherches pas plus loin. Traitement anti ennui ∞ T'as pas de métier particulier, trop idiot, trop peureux, trop malade pour ça. Envoûtement ∞ Ton coeur n'est réservé à personne et ne le sera probablement jamais, tu termineras ta vie seul comme tu l'as commencé, tu sais que c'est ce qui t'es réservé, et franchement, ça te dérange pas. Clan ∞ Parce que tu viens de loin, parce que personne ne te connait, tes pieds viennent tout juste de fouler le sol de la ville, tu fais partie des The Outsiders. Masque ∞ Raphaël Personnaz. Thème song
》 Vos sentiments sur Grayson • écrire ici. (5 lignes min. réservé aux habitants de Grayson)
》Comment avez-vous atterri là ? • écrire ici. (5 lignes min. réservé aux étrangers/habitants des villes alentours)
THE HOUSE OF THE RISING SUN. Toutes les réponses que nous cherchons sont sous nos yeux, il suffit simplement de savoir où regarder, décoder ce qui nous semble sans sens, le chaos n’est qu’un enchaînement d’événements passé, seule une minorité peut voir comment les pièces s’assemblent, environ sept milliard quatre-vingt million trois-cent soixante mille habitants vivent sur cette planète minuscule, tout est déterminé par probabilité mathématique. Tu es né il y a dix-mille deux-cent vingt-six jours, un dix-huit novembre de l’an dix-neuf cent quatre-vingt-cinq, tu vis depuis vingt-huit ans, soit deux-cent quarante-cinq mille quatre-cent quarante-deux heures et sept-cent cinquante-huit minutes et de tout ce temps, tu n’as décroché que quelques mots à peine. Le stylo dansait sur les murs au rythme de la musique de fond, une douce mélodie qui t’inspirait, tu gribouillais tandis que tes parents te regardaient attentivement, sur le mur, les mêmes nombres qui ne cessait de se répéter encore et encore, c’était ta manière de t’exprimer, tu parlais avec les chiffres. Tu te disais que s’ils se forçaient un minimum, les gens pouvaient te comprendre, t’aider lorsque rien n’allait, tout était si facile à tes yeux, et pourtant, les autres le voyaient pas comme ça. T’étais intelligent, peut-être trop, on te considérait comme malade, on voulait t’enfermer pour te soigner et toi, tu refusais, tu ne voulais pas. Tu vivais cloîtré dans une petite chambre sous le regard malveillant de tes parents qui ne se servaient de toi que pour ranger l’appartement ou se défouler. Tu ne disais rien, tu ne pouvais pas, tu ne voulais pas. Ils étaient probablement dépassés par les événements, leur enfant n’était pas normal, un malheur qui leur était tombé sur le coin de la figure, personne ne pouvait le deviner, ou presque. Ils t’ont finalement jeté à la veille de tes dix-ans entre ces quatre murs blancs, les infirmiers et autres médecins affichèrent un sourire faux pour ne pas t’effrayer, tu semblais indifférent à ce qu’il pouvait se passer autour de toi. Tu ne regardais pas dans les yeux, on ne pouvait pas te toucher, l’expression de ton visage ne changeait que très rarement, on te croyait dans un autre monde, mais non, t’étais bel et bien là, à observer tout ce qui pouvait se passer autour de toi, calculant la probabilité que cette infirmière trébuche à cause d’une minuscule flaque d’eau sur le sol, ou bien celle que cet homme qui s’approche de toi puisse se cogner au mur de l’entrée, il y avait une chance sur mille et pourtant, ces deux événements se déroulèrent comme tu l’avais prévu, t’étais pas magicien, t’étais pas médium ou un autre gourou de ce type, non, t’étais tout simplement intelligent. Les employés essayaient de te faire ingurgiter autant de médicaments qu’il y avait d’infirmiers, une bonne vingtaine chaque jours, tous servant à quelque chose, tous ayant le même effet, celui de t’assommer pour un bon bout de temps. Tu n’étais pas dupe, bien au contraire, tu n’hésitais pas à contrer le règlement, pour tout dire, tu ne respectais pas le code de bonne conduite, tu le savais, il ne pouvait rien t’arriver, tu étais bien trop précieux pour que l’on t’abîme, tu étais comparable à un objet de grande valeur dont on exploiterai toutes les ressources pour s’enrichir un peu plus d’avantage, ça, tu l’avais bien compris. Mais voilà, tu grandissais, chaque année tu soufflais une bougie de plus, tu changeais, tu voyais le monde autrement, tantôt beau, tantôt moche, la violence pris le dessus sur toi, t’étais impulsif, presque dangereux. Tu ne décrochais que quelques mots à peine, assez pour te faire comprendre des autres mais les chiffres restaient ta priorité, t’avais grandis avec, t’allais mourir avec. À tes dix-huit ans, t’avais rejoint le coin des adultes, celui qui craint le plus, les couloirs n’étaient plus aussi calmes, les cris des autres patients t’empêchaient de dormir et peu à peu, tu sombrais dans la folie. Ils ne te comprenaient pas, les autres te prenaient pour un taré complet, ils disaient de toi que t’étais perdu malgré tout le mal qu’ils s’étaient donné. Le mal ? Oui, ils t’en avaient fait, ils avaient sué corps et âme pour que l’adolescent dérangé que t’étais en bave et pourtant, jamais tu n’as flanché, tu encaissais leurs remarques désobligeantes, les ricanements, quelques fois les coups, l’enfer, tu l’avais vécu et pourtant tu te disais que sur cette minuscule terre, parmi toutes ces âmes errantes, une autre était bien plus malheureuse que toi. Tu positivais, tout le temps, chaque jour, chaque minute. Tu te surprenais de temps en temps à rêver que tu courrais loin de ce maudit hôpital, laissant derrière toi cette folie qui s’attachait à ta petite personne, essayant de s’immiscer dans ton esprit pour te faire sombrer, te faire flancher, te faire mourir. Tu te souviens de ce jour, la veille de tes vingt-cinq ans, de tous les détails possibles et inimaginables, ce bureau blanc, parfaitement rangé, les livres triés par couleur, le petit bureau acajou où trônaient quelques dossiers, une trousse et un téléphone, tous ayant une place bien spécifique, ce tableau qui attisait ta curiosité chaque fois que tu franchissais le seuil de la porte, un homme au sourire type de celui qu’on voit dans les pubs de dentifrice se tenant bien droit au beau milieu de jeunes infirmières, son visage ne te disait rien et pourtant, tu ne pouvais t’empêcher de haïr sa posture, son visage et ce foutu sourire qui te donner envie de lui arracher les dents une par une. Mais ce jour-là, ce tableau n’avait que très peu d’importance à tes yeux, tout ce qui comptait, c’était cette joie qui fit battre ton cœur, ce rictus qui illumina ton visage, tu souriais tellement qu’on pouvait compter le nombre de dents qui ornaient ta gencive. La liberté était à portée de main, deux ans, deux petites années à combattre tes démons et t’allais pouvoir sentir le vent fouettant agréablement donc visage, l’odeur de l’herbe après un orage d’été, les flocons se déposer doucement sur ta peau, le chant des oiseaux, les cris des enfants, le ronronnement des voitures et autres transports, oui, tu t’y croyais déjà, là, dehors à vivre comme quiconque le faisait, t’allais juste galérer, oh oui, ça tu le savais, t’allais ramer comme pas possible, t’avais vécu la quasi-totalité de ta vie entre ces quatre murs à te faire chouchouter, puis frapper, t’étais pas indépendant, t’étais loin de l’être, mais rien ne te faisais peur, t’étais bien trop intelligent. Un petit merci s’échappa d’entre tes lèvres sans que tu ne t’en rendes compte, une marque de gentillesse envers le directeur qui pouffa de rire avant de t’accompagner à ta chambre. Tes yeux survolèrent la petite route déserte qui précédait l’hôpital psychiatrique, t’étais pas totalement sûr de ce que t’allais faire, mais t’étais libre, c’était ça, le principal. T’avançais lentement, profitant du calme de la campagne, te dirigeant dans une direction totalement hasardeuse, cent dollars en poche et quelques vivres, voilà avec quoi tu te baladais, ils t’avaient jeté à la rue, littéralement, mais c’était mieux que rien. T’étais seul, éternellement seul, t’avais l’habitude, tu n’avais pas besoin de compagnie, tu n’en ressentais pas spécialement l’envie, un ami, une petite amie, rien de tout cela d’avait d’importance pour toi. Dans quelle région pouvais-tu être ? New-York devait être bien loin d’ici, peut-être à l’autre bout du pays, peut-être à une heure, t’étais totalement déboussolé, alors t’avançais sans trop savoir où aller, du haut de tes vingt-sept ans, t’étais un homme, majeur, vacciné, tu pouvais faire ce que bon te semblais, tu ne connaissais pas les règles, les lois, les interdits et tout ce que l’on doit respecter, t’étais encore un gosse, une âme d’enfant bloquée dans le corps d’un adulte peu ordinaire. Des voitures s’arrêtaient à ton niveau, des gens plutôt sympas te proposant un peu d’aide que tu refusais poliment d’un « non merci » peu convaincant. Le soleil déclinait à l’horizon, laissant derrière lui une trainée rosâtre que tu prenais le temps d’admirer, ils appelaient ça, le crépuscule, se coucher à un endroit de la planète pour se réveiller quelques heures plus tard à l’autre bout de cette minuscule terre. T’as erré pendant plusieurs jours sur cette route jusqu’à finalement trouver une petite ville dont le nom t’importait peu. T’as démarré avec cent dollars dans la poche, vivant entre la rue et une chambre d’hôtel miteuse quand t’avais le luxe de pouvoir te payer une nuit au chaud, t’avais trouvé un boulot comme concierge dans la bibliothèque du coin, le genre d’endroit où personne ne passe, où personne ne parle, c’était ton petit cocon, t’étais bien. UC |
Derrière les montagnes Printemps vécus ∞ Dix-huit . Perdu dans les montagnes ∞ Facebook si je me souviens bien Pseudo pas beau ∞ .Caesaria Degré d'addiction ∞ Tous les jours. Perle enfouie ∞ La tour sombre. Mots doux ∞ Bisouilles, chatouilles, j'vous aime putain . images by Shiya, tumblr (c) fiche by .reed |
Dernière édition par Louis Webb le Lun 18 Nov - 21:51, édité 5 fois |
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